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Un peuple grandi par lui-même

pueblo plaza[…] Honneur et gloire éternelle, respect infini et affection pour ceux qui sont tombés à l’époque pour rendre possible l’indépendance définitive de la Patrie ; pour tous ceux qui ont écrit cette épopée dans les montagnes, les campagnes et les villes, guérilleros ou combattants clandestins ; pour ceux qui, après le triomphe de la Révolution, sont morts dans d’autres missions glorieuses ou ont consacré loyalement leur jeunesse et leurs énergies à la cause de la justice, de la souveraineté et de la rédemption de leur peuple ; pour ceux qui sont déjà morts et pour ceux qui vivent encore […]

Encore aujourd’hui, la Révolution commence à peine pour les générations les plus nouvelles [...]
Le peuple d’hier, analphabète et semi-analphabète, sans même une véritable et infime culture politique, a été capable de faire la Révolution, de défendre la Patrie, d’accéder ensuite à une conscience politique extraordinaire et de s’engager dans un processus politique qui n’a de parallèle ni dans ce continent ni dans le monde. Je le dis non pas poussé par un ridicule esprit chauviniste ou avec la prétention absurde de croire que nous sommes meilleurs que d’autres; je le dis parce que la Révolution qui voyait le jour ce 1er janvier, le hasard ou le destin a voulu qu’elle soit soumise à la plus rude épreuve à laquelle aucun autre processus révolutionnaire au monde n’ait jamais été soumis […].

Notre peuple n’est pas meilleur que d’autres; son immense grandeur historique découle du fait singulier d’avoir été soumis à cette épreuve et d’avoir été capable d’y résister. Il ne s’agit pas d’un grand peuple en soi, mais d’un peuple grandi par lui-même, et sa capacité à le faire naît de la grandeur des idées et de la justesse des causes qu’il défend. Il n’en existe pas d’autres égales, et il n’y en a jamais eu. Il ne s’agit pas aujourd’hui de défendre égoïstement une cause nationale, une cause exclusivement nationale dans le monde d’aujourd’hui ne peut en soi être une grande cause. Notre monde, du fait de son propre développement et de son évolution historique, se mondialise à toute vitesse, d’une façon inéluctable et irréversible. Sans laisser de côté des identités nationales et culturelles, voire les intérêts légitimes des peuples de chaque pays, aucune cause n’est plus importante que les causes mondiales, autrement dit que la cause de l’Humanité elle-même […]

Le peuple […] avance irrésistiblement vers ses objectifs, de même que les combattants de Camilo et du Che de la Sierra Maestra vers l’Escambray. Comme l’a dit Mella, toute époque future doit être meilleure. Vérifions-le dans les objectifs que nous nous sommes fixé […]. Consolidons, approfondissons, travaillons, luttons, combattons avec l’esprit dont ont fait preuve nos compatriotes héroïques à Uvero, au cours des journées glorieuses de la grande offensive ennemie, au cours des batailles et dans les faits que j’ai rappelés aujourd’hui.
Le revers d’Alegria de Pio est derrière nous, nous sommes passés par Cinco Palmas, nous avons réuni des forces, nous sommes dorénavant capables de vaincre, tout comme 300 en ont vaincu 10 000. Nous sommes désormais bien plus forts, nous sommes sûrs désormais de la victoire […]

La bataille d’aujourd’hui est dure et difficile. Dans la guerre idéologique, comme dans les conflits militaires, il y a des victimes. Les époques dures et les conditions difficiles, tout le monde n’a pas le courage nécessaire pour y résister.

Je vous rappelais aujourd’hui qu’en pleine guerre, sur dix volontaires entrés à l’école, un seul supportait les bombardements et souffrait toutes sortes de privations. Mais celui-là en valait dix, cent, mille. Approfondir la prise de conscience, former le caractère, éduquer à la dure école de la vie contemporaine, semer des idées solides, employer des arguments irréfutables, prêcher par l’exemple et avoir confiance en l’honneur de l’homme, peut faire en sorte que neuf sur dix restent à leur poste de combat, aux côtés du drapeau, aux côtés de la Révolution et aux côtés de la patrie.

(Fragments du discours prononcé par Fidel à l’occasion du 40e anniversaire du triomphe de la Révolution, effectué au parc Céspedes, à Santiago de Cuba, le 1er janvier 1999)

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