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Les cadres de la Révolution sont, avant tout, des cadres politiques

canelLe président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a affirmé que la première chose qui doit distinguer un cadre de la Révolution est sa profonde formation idéologique, révolutionnaire, éthique et professionnelle. Les cadres, dans les conditions de notre Révolution, sont des cadres politiques, a-t-il dit.

Prenant la parole devant la Commission n° 3 du 8e Congrès du Parti communiste de Cuba, consacrée à l’analyse de la politique des Cadres, il a estimé que les chefs ne peuvent pas avoir une approche uniquement économique des problèmes. « Il faut avant tout privilégier une approche idéologique, politique et sociale, et je dirais même plus, une approche environnementale, car il est question ici de développement durable. »

Dans son analyse, face aux délégués de tout le pays qui font partie de cette Commission, le membre du Bureau politique du Parti communiste de Cuba a insisté sur le fait que les cadres doivent avoir la capacité de diriger sans attendre d’indications. Ils doivent réfléchir, être capables d’analyser les contextes et de proposer des alternatives face à des problèmes complexes, a déclaré Diaz-Canel.

Celui qui attend qu’on lui dise ce qu’il doit faire n’est ni dirigeant ni cadre, c’est un « accomplisseur de tâches ». Il n’apporte pas de contribution, a-t-il ajouté, il ne dirige pas. D’un autre côté, a-t-il dit, c’est très différent lorsqu’une personne est confrontée à un problème et, qu’à partir de son engagement envers la Révolution, elle tente de trouver un moyen de résoudre ce problème, comment agir, comment convoquer, comment planifier, comment diriger. « Nous devons développer cette capacité, sinon nous ramons dans l’air », a-t-il déclaré.

Diaz-Canel est revenu sur l’idée que les cadres doivent se distinguer par leur inquiétude révolutionnaire. Nous devons nous préoccuper des problèmes de la Révolution, des problèmes du pays, a-t-il dit, et même si parfois nous n’avons pas de solution, nous pouvons au moins argumenter et orienter notre travail politique pour expliquer pourquoi nous sommes dans cette situation.

Nous devons être sensibles aux problèmes de la population. Le cadre qui a cette sensibilité, a-t-il dit, va aller constamment à la base, parce qu’il va y chercher les problèmes et les réponses. Celui qui n’a pas cette sensibilité, a-t-il dit, se cache derrière le bureau où il dirige, et s’énerve dès que quelqu’un soulève un point qui va à l’encontre de ce qu’il pense ou de ce qu’il estime être juste. L’histoire de la Révolution nous a appris que plus on débat, meilleures sont les solutions.

Les cadres, a insisté le président cubain, doivent être modestes et humbles. « Notre peuple apprécie beaucoup ces qualités. » Ils doivent placer le « nous » au-dessus du « je », a-t-il affirmé,

Nos cadres, dans les conditions auxquelles Cuba est soumise, doivent faire preuve de ténacité et de fermeté, « car il faut faire face à l’ennemi ». Face à la complexité de nos problèmes, a insisté le chef de l’État, nous devons faire preuve de droiture et chercher constamment à améliorer les choses, à surmonter les difficultés.

Et de poursuivre : « L’une des caractéristiques fondamentales que j’apprécie chez les cadres, c’est la capacité d’écouter, de débattre réellement. Si nous appelons des personnes pour discuter d’un problème, nous ne pouvons pas nous énerver lorsque quelqu’un nous donne son avis. Nous devons être capables et être prêts à demander conseil à ceux qui en savent davantage, car nous en avons besoin pour résoudre un problème et remplir notre rôle de cadre.
« Pour que les objectifs et les projections de ce Congrès se réalisent, ce sont les cadres qui sont confrontés au plus grand défi», a affirmé le président de la République. Photo: Juvenal Balán

« C’est pourquoi nous insistons tant sur le savoir des spécialistes. Si nous ne l’avions pas fait lors de la lutte contre la COVID-19, nous n’aurions pas les résultats que nous avons. Il ne suffisait pas d’avoir la force de notre système de santé, il ne suffisait pas d’avoir la compréhension du peuple ou la gestion du gouvernement. Il fallait faire appel à la science », a-t-il déclaré.

Diaz-Canel a fait référence à la nécessité pour les cadres de savoir travailler en groupe, « car personne ici ne détient la vérité absolue » ; il leur a également recommandé d’avoir la volonté et la passion de la formation personnelle, « car il y a beaucoup d’informations que l’on doit gérer par soi-même pour se préparer », et « le travail des cadres est un processus d’apprentissage constant, on ne finit jamais d’apprendre ».

DES DÉLÉGUÉS QUI ONT LE SENTIMENT DE FAIRE PARTIE DE L’AVANT-GARDE

La Commission n° 3 du 8e Congrès du Parti communiste de Cuba a consacré les débats du 17 avril principalement à la Stratégie générale pour la mise en œuvre de la politique des cadres pour la période 2021-2026, qui a été présentée par Rosario Penton Diaz, rectrice de l’École supérieure du Parti Ñico Lopez.

Au terme de plus de 40 interventions, le président de la République a estimé que l’analyse avait été totalement contributive, d’une profonde maturité et honnêteté et d’un grand engagement. « Vous êtes venus préparés au Congrès pour discuter de la question, vous êtes venus avec la responsabilité que votre participation, c’était d’apporter une contribution aux débats. Cela en dit long sur les militants du Parti qui ont le sentiment de faire partie d’une avant-garde. »

Il a exposé ces critères, après l’exposition de la Stratégie qui vise à doter la direction du Parti d’une conception de travail systématique visant à obtenir des résultats supérieurs dans l’application de la politique des Cadres. Selon Penton Diaz, parmi ses objectifs stratégiques figure la consolidation du rôle de leader du Parti depuis la base, dans l’application de la politique des Cadres et de ses résultats, en mettant l’accent sur l’exigence de qualité.

Il est prévu également de renforcer la responsabilité qui incombe aux dirigeants dans la sélection, la formation et le perfectionnement des subordonnés et de leurs réserves ; de gérer efficacement les processus de sélection, de développement et d’évaluation des cadres, des réserves et des viviers ; de porter à des niveaux plus élevés l’intransigeance face à la corruption, le délit, les illégalités et l’indiscipline ; ainsi que d’établir un programme de recherche sur l’activité de direction.

Ces questions ont donné lieu à plusieurs interventions profondes, dont celle de la déléguée Josefina Vidal Ferreiro, membre du Comité central, qui a proposé de ne pas évaluer les cadres uniquement en fonction de leurs compétences, mais en fonction de leur connaissance et de l’utilisation de leurs pouvoirs et de leurs attributions. Souvent, le manque de connaissance de ce qu’ils sont censés faire, a-t-elle dit, ralentit les solutions. Nous avons besoin de cadres plus efficaces pour accomplir les immenses tâches qui nous attendent, sans perdre de temps.

Idania Matos Roche, de Santiago de Cuba, a parlé de l’exemplarité et de la capacité de leadership que doivent avoir les cadres. Elle a demandé plus d’accompagnement pour les personnes qui prennent des responsabilités, et qu’elles aillent le plus souvent possible à la base.

Pour sa part, le ministre de la Justice, Oscar Silvera Martinez, a fait référence à la nécessité de promouvoir et de renforcer un environnement de légalité et de contrôle dans les entités, que tout soit fait dans le strict respect de la loi, que les directeurs connaissent les normes légales qui régissent leurs fonctions et qu’ils demandent des conseils juridiques.

Pour Homero Acosta Alvarez, délégué de La Havane, ces dernières années, des progrès ont été réalisés dans la politique des cadres, après les critiques sévères et justes formulées par le Premier secrétaire du Comité central du Parti, le général d’armée Raul Castro Ruz, lors des précédents Congrès. Cependant, il reste des problèmes qui relèvent de la responsabilité des dirigeants et des structures de direction.

Il a critiqué le fait qu’à certaines occasions, on confie des tâches à des personnes qui sont soit des amis, des parents, ou des soi-disant « cadres recyclés ou un “corcho” (un bouchon de liège : celui qui flotte quoi qu’il arrive) », sans la moindre évaluation préalable. La politique des cadres, a-t-il ajouté, n’est pas un problème de statistiques, de promotion de jeunes, de mulâtres, de Noirs ou de métis, parce qu’il faut le faire. Elle doit être fondée sur le mérite et les qualités personnelles.

La Commission a également souligné le rôle du Service militaire dans la formation des jeunes, la nécessité de mieux préparer les intendants (maires) des municipalités, le lien entre la science et la politique des Cadres, la pensée stratégique qui doit caractériser les dirigeants et les compétences pour communiquer avec le peuple, le rôle des écoles du Parti dans la formation des cadres, et le travail politique idéologique, qui n’est rien d’autre que de bien faire les choses chaque jour.

Lors de cette journée de travail, le président Diaz-Canel était accompagné, à la direction de la Commission, des généraux de corps d’armée Leopoldo Cintra Frias et Alvaro Lopez Miera, du ministre des Relations extérieures Bruno Rodriguez Parrilla et de la rectrice de l’Université de La Havane, Miriam Nicado García, tous membres du Bureau politique. Les débats ont été dirigés par le membre du Secrétariat du Comité central du Parti, Abelardo Alvarez Gil, chef de son Département de l’Organisation et de la Politique des Cadres.

(Taken from Granma)

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