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L’Amérique latine en soins intensifs ?

covid latinoamericaLa crise sanitaire générée par la pandémie de COVID-19 se poursuit sans contrôle en Amérique latine, où se sont multipliés les cas de corruption dans la distribution des vaccins, avec une couverture sanitaire insuffisante, l’effondrement des services de santé et un manque de moyen de protection physique pour le personnel en première ligne.

La région a enregistré 45,6 millions d’infections et un million de décès. Il existe des plans de vaccination nationaux dans 23 pays, notamment en Argentine, au Mexique, en Équateur, au Panama, au Chili, en Bolivie et au Brésil qui ont déjà commencé une campagne, bien que la répartition soit inégale, selon l’Organisation panaméricaine de la Santé.

En Équateur, l’Assemblée nationale a approuvé la révocation du ministre de la Santé Juan Carlos Zevallos qui fait l’objet d’une enquête pour mauvaise gestion du plan national de vaccination contre la COVID-19. Il est accusé d’avoir donné la priorité à ses proches et à une maison de retraite privée à Quito, sans respecter la liste des hôpitaux publics établie par le ministère de la Santé.

En outre, la police a lancé une enquête sur une clinique clandestine au sud de Quito, qui fournissait une substance inconnue, qu’elle offrait comme vaccin contre le coronavirus, au prix de 15 dollars la dose.

Le ministre brésilien de la santé, Eduardo Pazuello, fait également l’objet d’une enquête de la Cour suprême fédérale pour le manque d’équipement d’oxygénation des patients atteints de la COVID-19 dans l’État d’Amazonas, principalement dans la capitale, Manaus.

Dans ce territoire brésilien, les services de santé se sont effondrés, avec un nombre insuffisant de lits et l’absence de plan d’orientation des patients vers d’autres villes. Il est également question d’examiner les responsabilités concernant l’utilisation de 120 000 unités d’hydroxychloroquine pour le traitement de la maladie, alors que son efficacité n’a pas été prouvée sur la base de preuves scientifiques.

Pour toutes ces raisons, le président Jair Bolsonaro doit faire face à une demande de procédure de destitution, pour sa gestion irresponsable et négligente. Face à la passivité du gouvernement, les fronts Brésil populaire et Peuple ont organisé 87 mobilisations à travers le pays pour exiger sa démission.

La Colombie présente une situation complexe, avec une occupation proche de 90% de la capacité totale des unités de soins intensifs pour la prise en charge des patients atteints de COVID-19. Le personnel de santé est épuisé, du fait de l’insuffisance d’équipements de protection de biosécurité et la pénurie de médicaments et de fournitures pour les soins aux patients en phase critique. Face à cette situation, le gouvernement et le président Ivan Duque ont répondu par le silence ou des discours ambigus.

Au Chili, selon le ministère de la Santé, seuls 192 lits sont disponibles dans tout le pays pour soigner les patients en soins intensifs. Quant au ministre, Enrique Paris, il a déclaré que le nombre d’infections a augmenté de 6% ces derniers jours. En outre, une plainte a été déposée contre la clinique privée CareFullHome, qui a facturé environ 80 dollars pour des tests PCR négatifs, sans effectuer l’étude de biologie moléculaire.

Ce sont des scènes que vivent certains pays d’Amérique latine, alors que l’on ne sait pas encore combien de temps durera la pandémie.

La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a averti en octobre dernier que la région connaissait la pire crise de ces 100 dernières années, avec de grands impacts sur le plan social et de la production.

(Source: Granma)

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