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Des investissements qui permettront de multiplier jusqu’à huit fois les volumes de bioproduits à Cuba

Inversiones biootecnologiaPuisant ses racines dans les idées de Fidel, l’utilisation des bioproduits dans l’agriculture remonte aux années 90 du siècle dernier lorsque, à l’initiative du Commandant et à l’instar de nombreux ouvrages pionniers à Cuba, quatre usines de production virent le jour dans les municipalités de Güira de Melena, Güines, Matanzas et Sancti Spiritus.

L’histoire, racontée sous forme d’une brève synthèse, est connue par cœur par l’ingénieur Teobaldo Cruz Méndez, spécialiste principal des investissements de l’Organisation supérieure de gestion des entreprises (osde) Labiofam, qui est chargée de diriger un travail qui s’inscrit dans le sillon de ces premières usines, et qui permettra d’augmenter jusqu’à huit fois, approximativement, les capacités du pays pour la fabrication de produits biologiques.

Il s’agit d’un programme d’investissements qui comprend trois complexes industriels, situés à La Havane, Villa Clara et Granma, dont la production servira à couvrir la quasi-totalité de la demande intérieure d’engrais biologiques, de biostimulants et de biopesticides, afin d’assurer une meilleure protection phytosanitaire des cultures.

HISTOIRE D’UNE USINE… RETARDÉE

La construction de l’usine de bioproduits de La Havane, actuellement en phase de construction, a pris plus de temps que prévu en raison de limitations financières et d’autres problèmes qui sont malheureusement devenus monnaie courante dans une bonne partie des processus d’investissement : retards, irrégularités dans la planification, passation des contrats…

Sans qu’il soit question de porter un quelconque jugement sur ce point, il convient de résumer en quelques lignes l’état d’avancement des travaux, déjà à 88,1% de l’assemblage industriel et 99% de l’achèvement de la structure civile.

Selon les explications fournies au journal Granma par Teobaldo Cruz, l’usine de La Havane a vu le jour dans la première décennie des années 2000, c’est-à-dire que c’est à cette époque qu’a été réalisée l’ingénierie conceptuelle et de base, dans le but de proposer des produits pour le contrôle des bactéries, tels le Bactivec et le Griselesf.

Cependant, quelques années plus tard, il a été décidé que cette installation pouvait se charger de la fabrication de bioproduits, en plus de la production de produits de lutte biologique et de Biorat, un produit destiné à éliminer les rongeurs et les insectes nuisibles.

Ce projet, très bénéfique sur le plan économique, bien qu’arrivé un peu tardivement, a commencé à prendre forme en 2012, une étape où les limitations financières ont commencé à avoir un impact de plus en plus sur les travaux.

Selon Cruz Méndez, l’usine est passée par plusieurs financiers, jusqu’à ce que l’ouvrage redémarre en 2015. Depuis lors, il y a également eu des hauts et des bas parfois très profonds en matière financière.

Toutefois, au-delà des tensions, il manque à l’usine de La Havane certains sous-systèmes et trois systèmes essentiels pour son achèvement : la centrale de distribution générale d’électricité, la station de traitement des déchets et les systèmes de lutte contre les incendies.

En ce qui concerne celle de Villa Clara, les éléments de fermentation sont à 65 % de leur exécution tandis que les travaux de l’usine de la province de Granma accusent un certain retard.

Pour ce qui est des systèmes manquants, a expliqué le responsable de Labiofam, des contrats ont été signés avec plusieurs entreprises cubaines, ce qui impliquera des économies considérables.

« Le coût total des trois usines s’élève à 50 millions de dollars et le lien avec l’industrie nationale a permis d’économiser entre 6 et 7 millions de dollars », a-t-il souligné.

Deux exemples suffisent pour illustrer les économies réalisées. Le coût de la bascule du riz, qui était de
80 000 dollars, diminue à 26 000 dollars lorsqu’elle est fabriquée à Cuba. En outre, elle permet d’économiser 60 % des matériaux initialement conçus pour la construction civile.

Quant au système de lavage du riz, il coûtait 886 000 dollars, alors que son prix de fabrication par les entreprises cubaines est d’environ la moitié de ce chiffre.

Si toutes ces alternatives se concrétisent, a signalé le spécialiste principal des investissements de Labiofam, l’usine de La Havane sera bientôt opérationnelle, avec un certain nombre de conditions de base au dernier trimestre 2021, et celle de Villa Clara, au troisième trimestre 2022.

AUGMENTER LES RENDEMENTS AGRICOLES GRÂCE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES

Plus qu’une usine, l’installation de La Havane est un complexe industriel capable de produire, outre le Bactivec et le Griselesf, environ 12 assortiments d’engrais biologiques et de biopesticides, et ses spécialistes étudient même l’introduction d’autres produits compatibles avec la technologie de la fermentation submergée.

Cruz Méndez a indiqué par ailleurs que l’usine de La Havane devrait atteindre une capacité nominale de 5,8 millions de litres de bouillon fermenté, ce qui équivaut à 3,8 millions de litres de produits finis. Mais la production dépendra, entre autres aspects, de la demande agricole et des campagnes de lutte anti-vectorielle.

Il a ajouté que, dans le cas spécifique des bioproduits, le programme, qui comprend non seulement le complexe industriel de La Havane, mais aussi les usines de Villa Clara et Granma, pourrait couvrir entre un million et 1,5 million d’hectares.

En outre, les quatre installations existantes font actuellement l’objet d’un processus de remise à neuf, fondé sur deux principes de travail essentiels : la capacité nominale et la fiabilité industrielle, afin d’atteindre des niveaux de production et d’efficacité plus élevés.

EN CHIFFRES, LE PAYS PRODUIT AUJOURD’HUI :

1 180 Tonnes d’engrais biologiques

1 200 Des tonnes de biopesticides

LABIOFAM

Plan 2020 : 568 tonnes de bioproduits, ce qui est très proche des chiffres obtenus en 2019

Plan 2021 : 653 tonnes de bioproduits

(Source : Labiofam)

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