Actualité »

Diaz-Canel : Nous sommes de petits géants dans un monde où règnent l’hypocrisie et la cruauté

canel caricomDéfendons la solidarité et la coopération en tant que forces indispensables pour relever ensemble les grands défis et les menaces qui nous attendent, a déclaré le président cubain Miguel Diaz-Canel lors du 7e Sommet virtuel Caricom-Cuba

Bonjour, Caricom.

Une fois que nous aurons vérifié que toutes les connexions sont prêtes, nous procéderons à l’ouverture de ce Sommet.

Je souhaite la bienvenue à toutes les personnes connectées.

Honorable Ralph Gonsalves, Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et président de la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (Caricom) ; Honorables Premiers ministres et présidents des pays membres de la Caricom ; Votre excellence l’ambassadeur Irwin LaRocque, Secrétaire général de la Communauté ; Votre excellence Didacus Jules, Directeur général de l’Organisation des États des Caraïbes orientales ; Votre excellence Rodolfo Sabonge, Secrétaire général de l’Association des États des Caraïbes ; chefs de délégation et invités spéciaux :

Je saisis cette occasion pour réitérer mes félicitations aux Premiers ministres de la Dominique, de Saint-Christophe-et-Nevis, de la Jamaïque et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines pour leur réélection à ces postes, ainsi qu’aux présidents du Guyana et du Suriname et au Premier ministre du Belize pour leurs victoires électorales. Je leur souhaite tous mes vœux de réussite dans leurs fonctions.

C’est un grand honneur pour notre peuple d’accueillir le 7e Sommet Caricom-Cuba, que les restrictions imposées par la pandémie de COVID-19 nous empêchent de tenir en version présentielle.

Nous sommes de petites nations confrontées à des défis colossaux. Forcées de vivre ensemble dans un système international injuste et inégalitaire qui privilégie le progrès et les bénéfices pour les plus développés, nous ressentons plus sévèrement les effets de la pandémie sur nos peuples et nos économies.

En ces temps qui exigent plus de solidarité, de coopération et d’unité, il est urgent d’unir nos forces.

À Cuba, nous avons élaboré un Plan national de prévention et de contrôle de la pandémie basé sur une gestion coordonnée entre les institutions, qui s’appuie sur les forces du Système de santé, le développement scientifique et la participation responsable de la population, ce qui nous a permis de créer et d’appliquer des protocoles efficaces contre la COVID-19.

Des avancées importantes en matière de biotechnologie et de production de médicaments nationaux ont contribué à lutter contre l’épidémie avec des résultats visibles, tandis que nos scientifiques travaillent intensivement sur quatre candidats vaccins, déjà en phase d’essais cliniques.

Conformément à notre vocation traditionnelle de solidarité, nous avons répondu, dans la mesure du possible, aux demandes de soutien que nous avons reçues en mettant à disposition notre personnel de santé.

Je suis reconnaissant de la confiance placée dans les 681 professionnels de santé cubains qui, pour aider à la lutte contre la COVID-19, ont rejoint ceux qui fournissaient déjà des services dans les pays et territoires des Caraïbes.

La campagne féroce du gouvernement des États-Unis contre la coopération médicale cubaine, qui a privé plusieurs populations d’Amérique latine de services de santé, n’a pas pu empêcher nos coopérants dévoués de venir en aide aux nations sœurs des Caraïbes.

Cela a été réalisé dans un contexte marqué par l’intensification de l’injuste blocus économique, commercial et financier exercé par les États-Unis, que la Caricom a fermement rejeté dans une position que nous apprécions.

L’actuelle administration étasunienne, qui est responsable du durcissement de la politique d’encerclement, mène également des actions d’ingérence ouverte contre Cuba en stimulant, finançant et menant des actes illégaux sur notre territoire, qui cherchent désespérément à créer l’instabilité sociale et politique.

Chers collègues :

Il est possible de perfectionner les échanges pour concevoir et travailler sur des opportunités et des projets communs. Nous avons la volonté politique de les mettre en œuvre.

Au milieu des conditions économiques difficiles que nous traversons, des restrictions imposées par la nouvelle réalité, je réitère la volonté de Cuba de coopérer modestement avec nos frères des Caraïbes dans le domaine de la santé publique, notamment dans la lutte contre la COVID-19.

Nous sommes prêts à partager nos expériences, à contribuer par une assistance technique dans le domaine de l’épidémiologie et, en même temps, à maintenir l’offre de bourses en médecine et dans d’autres spécialités. Aujourd’hui, nous accueillons 741 universitaires des Caraïbes dans notre pays.

À l’heure actuelle, 2 048 médecins, techniciens, infirmiers, entraîneurs sportifs, ingénieurs et enseignants cubains travaillent dans 19 pays et territoires des Caraïbes et sont prêts à poursuivre leur coopération dans les domaines où elle est nécessaire.

Il existe d’autres domaines présentant un grand potentiel de coopération, tels que l’enseignement des langues, tant de l’espagnol de l’anglais ; la préparation de nos nations à l’atténuation des catastrophes naturelles et la lutte contre le changement climatique, dans lesquels des progrès ont été réalisés pour remédier aux vulnérabilités communes des petits États insulaires en développement et des pays ayant des zones côtières de faible élévation.

Ces dernières années, des dizaines de spécialistes de la région ont été formés à la gestion des interventions en cas de catastrophe naturelle avec la participation de la communauté scientifique cubaine et de l’UNESCO. La Défense civile de Cuba et l’Agence caribéenne de gestion des urgences en cas de catastrophe ont signé un accord pour étendre et intégrer les systèmes régionaux d’alerte rapide.

Le Centre pour la stimulation du développement des enfants, des adolescents et des jeunes ayant des besoins éducatifs spéciaux que nous avons développé avec le Guyana, peut être utilisé par tous les pays de la Caricom.

Nos économies offrent un potentiel de commerce intra-régional. Nous savons qu’il est difficile de parvenir à un commerce fluide et mutuellement bénéfique, mais nous pouvons identifier les créneaux commerciaux à exploiter au profit de nos nations en tirant parti de l’Accord révisé de coopération commerciale et économique entre la Caricom et Cuba et de son Deuxième protocole additionnel.

Nous devons renforcer les incitations commerciales offertes par les instruments signés pour progresser dans l’espace économique.

Je renouvelle notre appel à revoir et à modifier les critères actuels de « gradation » pour bénéficier de l’aide publique au développement, afin qu’ils reflètent de manière adéquate la réalité et les besoins spécifiques des pays à revenu intermédiaire très endettés, en particulier les États des Caraïbes.

Les actuels critères ne reflètent pas les niveaux réels de développement économique et social, ni les effets multidimensionnels de la pauvreté, de l’inégalité et de la vulnérabilité.

Nous sommes également préoccupés par l’inclusion des États membres de la Caricom dans les listes des juridictions fiscales non coopératives et demandons un changement de cette approche qui a des conséquences négatives sur l’économie des pays des Caraïbes qui ont démontré leur volonté de coopérer et de dialoguer afin de trouver des solutions mutuellement avantageuses pour les parties.

Chers frères :

Nous apprécions le fait que les relations étroites que la Caricom et Cuba ont forgées se soient consolidées et qu’elles aient été le fait le fruit des efforts personnels du Commandant en chef de la Révolution cubaine Fidel Castro Ruz et du général d’armée Raul Castro Ruz. L’idée de nos dirigeants de coopérer solidairement, de se soutenir mutuellement face aux défis posés par le passé colonial et de défendre l’essence de notre amitié, reste fermement défendue par nous tous.

Je suis reconnaissant, une fois de plus, de la solidarité, du respect et du courage des Caraïbes dans leurs relations avec notre pays. Nous sommes de petits géants dans un monde où règnent l’hypocrisie et la cruauté.

Je vous invite à partager les points à l’ordre du jour afin que cette réunion puisse servir à confirmer que l’unité des peuples est essentielle pour l’amélioration de la condition humaine et la construction d’un monde plus juste, plus équitable et plus durable.

Défendons la solidarité et la coopération en tant que forces indispensables pour relever ensemble les grands défis et menaces qui nous attendent.

Je reprends les paroles du général d’armée Raul Castro Ruz lors du Sommet précédent d’Antigua-et-Barbuda, pour ratifier que « Les Caraïbes pourront toujours compter sur Cuba. Cela a été et sera le cas ! ».

Je vous remercie.

PRÉCISIONS

La Journée Caricom-Cuba commémore la décision courageuse des dirigeants du Guyana, de Trinidad et Tobago, de la Barbade et de la Jamaïque, qui fut formellement concrétée le 8 décembre 1972 par l’établissement de relations diplomatiques de ces pays des Caraïbes avec Cuba, rompant ainsi l’isolement diplomatique auquel les États-Unis avaient tenté de condamner notre pays après le triomphe de la Révolution.

Cuba est le seul pays d’Amérique latine où toutes les nations des Caraïbes sont représentées au niveau de leurs propres missions diplomatiques.

Depuis 2002, les sommets Caricom-Cuba ont lieu tous les trois ans. Ce mécanisme a servi à renforcer les relations bilatérales et à fournir un mécanisme efficace d’examen et de consultation au niveau régional.

(Source: Granma)

 

Envoyer le commentaire

Votre email n'est jamais publié. Les champs obligatoires sont marqués. *

*