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Ba, le Patriote ou l’oncle Ho qui vécut plus longtemps et plus rapidement

Viet Nam visita AliciaDémarrons avec un fragment d’un poème, intitulé Jeu d’échecs, écrit par le fondateur du Vietnam, Ho Chi Minh, alors qu’il était en prison. Ce fut la devise de sa vie, depuis l’époque où, adolescent, se faisant appeler Ba, il s’engagea comme aide-cuisinier sur un bateau français. Le prénom que ses parents lui avaient donné à Hoang Tru, dans la province de Nghe, An était Nguyen Tat Thanh. À cette époque, il était loin d’avoir adopté le pseudonyme de Nguyen Ai Quoc (Nguyen, le Patriote), et encore plus loin de celui de Ho Chi Minh.

Ba, fils d’un père lettré, maître de la langue chinoise classique, avait besoin de connaître le monde. Il était né, le 19 mai 1890, alors que sa terre n’était plus le Royaume d’Annam, mais une colonie française nouvellement fondée. Ses rêves d’en savoir plus, de connaître et de défendre la terre des Annamites commencèrent alors qu’il était encore adolescent, assistant de cuisine, un métier qu’il apprit très rapidement, grâce aux enseignements, et ses propres recherches.

Ba s’embarqua sur un vapeur et connut l’Afrique, l’Europe et l’Amérique pendant quatre ans, jusqu’à son installation à Londres, où il travailla comme jardinier, déblayeur de neige, aide-cuisinier et tout ce qu’il pouvait pour étudier et apprendre correctement la langue anglaise, ce qu’il fit. En 1919, il est en France, déjà impliqué dans la lutte de la classe ouvrière et des résidents vietnamiens. « Pensée rapide et pieds rapides », écrivit-il dans son poème sur les échecs.

En 1919, il est déjà le fondateur d’un établissement. Il travaille comme retoucheur de photo et, en même temps, il envoie une déclaration en huit points, « Les revendication du peuple annamite », à la Conférence de Versailles, appelant à la reconnaissance du droit du peuple vietnamien à la liberté, la démocratie, l’égalité et à l’autodétermination. Il signe désormais sous le nom de Nguyen Ai Quoc, le patriote. Un an plus tard, il participe à la fondation du Parti communiste français, durant le Congrès de Tours, en 1920. Le Patriote interpelle ses camarades car, étant communistes, ils ne choisissent pas et ne s’engagent pas ardemment dans la lutte pour l’indépendance des colonies françaises en Indochine. Il surprend tout le monde.

Il continue à agir rapidement et, avec l’aide des communistes français et des combattants des colonies françaises, il fonde l’Union intercoloniale, et est élu membre permanent de son Comité exécutif. Puis, il fonde Le Paria, un journal dont il est le directeur, le rédacteur en chef, le journaliste et l’administrateur. Il collabore également à L’Humanité, l’organe officiel du Parti communiste français, et à La Vie ouvrière, l’organe de la Confédération générale du travail de France.

Nguyen Ai Quoc se rend en Russie en 1923. Lénine meurt sans qu’il ait eu l’occasion de faire sa connaissance, mais il séjourne en Union soviétique, apprend la langue et étudie à l’École internationale Lénine. Il ne s’arrête pas, il participe à des congrès et écrit un livre qu’il publie en France : Le procès de la colonisation française. Il voyage en Chine et se rapproche des Vietnamiens, et, rapidement, il fonde l’Association de la Jeunesse révolutionnaire du Vietnam, précurseur, pense-t-il, du Parti ouvrier vietnamien.

Des journées plus intenses se rapprochent avec la trahison de Tchang Kaï-chek. Il doit aller plus vite… Le Parti communiste vietnamien est fondé en 1930, et changera deux fois de nom, au gré circonstances. Finalement le programme qu’il a conçu pour la lutte toute proche est approuvé. Nous sommes à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.

Telle est la vie de Ba ou de Nguyen Ai Quoc jusqu’en 1940, lorsque l’Allemagne envahit la France, qui capitule, et rapidement les Japonais pénètrent en Indochine. Il doit aller encore plus vite… Il fait de la prison, mais ne cesse pas d’écrire, il vit persécuté, mais proche du Vietnam. Il retourne dans son pays, où il n’était pas revenu depuis son départ en 1911 et 1942. Son ardeur est interrompue. Il voulait demander l’aide de Tchang Kaï-chek, mais il est emprisonné pendant plus d’un an.

Dans cette horrible prison, où parfois on le déclare mort, il écrit des vers classiques dans la langue de ses geôliers : le chinois. Il le fait parce que s’il les écrivait en vietnamien, ses geôliers, qui ne pourraient pas les lire, les auraient trouvés suspects. Il s’agit de poèmes testimoniaux, considérés aujourd’hui comme des classiques. Il raconte sa vie en prison : « Avant que le jour ne se lève, les bras liés et le tirant par une corde, ils se mettaient en marche. Et à l’heure du crépuscule, lorsque les oiseaux retournaient à leurs nids, on l’enfermait dans n’importe quelle cellule de fortune, près d’un tas d’immondices, et le prisonnier pouvait s’estimer heureux s’il était mis au cachot, car cela le libérait de passer la nuit dans les latrines ».

Dans l’un de ses poèmes, Ho Chi Minh dit : « C’est ton corps qui est en prison ; ton esprit ne peut être emprisonné. »

Ces vers sont un témoignage fidèle d’Ho Chi Minh. Mais le jour approche… Le 2 septembre 1945, sur la place Va Dinh, il lit la Déclaration d’indépendance de la République démocratique du Vietnam. Même s’il reste encore de longues et difficiles étapes à franchir jusqu’à la bataille victorieuse de Dien Bien Phu contre le colonialisme français, en 1954.

Et il restera encore beaucoup à faire : la lutte contre l’impérialisme yankee, même s’il avait atteint l’objectif de la révolution socialiste dans le nord de son pays. La guerre de l’impérialisme étasunien contre le Vietnam reste à faire. Cependant, Ho Chi Minh et sa brillante équipe ne sont pas pris par surprise, pas plus que la victoire de leur peuple. Il allait vite, mais il se rend compte qu’il a vécu longtemps et vite. On l’appelle familièrement : Oncle Ho. C’est alors qu’il écrivit son testament : « Quelles que soient les difficultés et les épreuves, notre peuple remportera une victoire totale : les impérialistes étasuniens devront quitter le pays. La Patrie sera réunifiée. » Et c’est ce qui s’est passé.

EN CONTEXTE

Les relations entre Cuba et le Vietnam ont une base historique et idéologique qui s’est consolidée au cours de ces 60 ans.

Les visites d’échange au plus haut niveau entre les deux partis ont été systématiques. Rappelons la visite effectuée à Cuba par le Secrétaire général du Parti communiste du Vietnam et président de cette République socialiste, le camarade Nguyen Phu Trong, en avril 2012 et mars 2018.

La première visite officielle au Vietnam par le commandant en chef Fidel Castro, entre le 12 et le 17 septembre 1973, a été inoubliable pour les Cubains et les Vietnamiens. Les frères vietnamiens n’oublient pas que Fidel a été le seul chef d’État à leur rendre visite pendant la guerre.

La rencontre entre le général d’armée Raul Castro et le président Ho Chi Minh a marqué une étape importante dans les relations bilatérales.

Rappelons la visite effectuée au Vietnam par le Premier secrétaire du PCC, le général d’armée Raul Castro, en juillet 2012.

La visite effectuée au Vietnam en novembre 2018 par le président Miguel Diaz-Canel a été d’une grande importance.

(Source. Granma)

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