Actualité »

Diaz-Canel : La politique extérieure cubaine doit rester une diplomatie de La Patrie ou la mort!

canel discursoDiscours prononcé par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, président de la République de Cuba, lors de la cérémonie du 60e anniversaire du ministère des Relations extérieures, à la Salle universelle des Forces armées révolutionnaires, le 23 décembre 2019, « Année 61 de la Révolution »
(Traduction de la version sténographiée de la Présidence de la République)

• COMPAÑERO José Ramon Machado Ventura, Deuxième secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba,
Compañero Esteban Lazo Hernandez, membre du Bureau politique et président de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire et du Conseil d’État,
Compañero Bruno Rodriguez Parrilla, membre du Bureau politique et ministre des Relations extérieures,
Chers fondateurs admirés et fonctionnaires de longue trajectoire,

Compañeros et compañeras,
C’est avec plaisir que j’assume le devoir de m’adresser à vous en ce jour où la diplomatie révolutionnaire cubaine célèbre officiellement son 60e anniversaire. Toutes mes félicitations ! (Applaudissements).
Nous sommes unis au Minrex par des liens étroits et une histoire pleine de raisons pour exalter la fierté d’être cubain. Une histoire qui a commencé avant le 23 décembre 1959.
La diplomatie révolutionnaire est, sans aucun doute, un événement antérieur, qui brille dans les idées et la voix de Fidel depuis les premiers jours du triomphe et depuis ses premiers voyages à l’étranger. À Caracas, à peine 23 jours après le triomphe de la Révolution, le jeune leader parle déjà de la nécessité d’une intégration latino-américaine :
« [...] Jusqu’à quand allons-nous être des pièces sans défense d’un continent que son libérateur a conçu comme quelque chose de plus digne, de plus grand ? Jusqu’à quand, nous, les Latino-américains, allons-nous vivre dans cette atmosphère mesquine et ridicule ? Jusqu’à quand allons-nous rester divisés ? Jusqu’à quand allons-nous être victimes de puissants intérêts qui s’acharnent contre chacun de nos peuples ? Quand allons-nous lancer le grand slogan de l’union ? On lance le slogan de l’unité au sein des nations, pourquoi ne lance-t-on pas aussi le slogan de l’unité des nations ? »
À Washington, quatre mois seulement après être descendu des montagnes, son éthique et la défense de la souveraineté nationale, et l’appel à une relation d’égal à égal impressionnent les journalistes lorsqu’il leur déclare que s’ils sont habitués à voir des représentants d’autres gouvernements qui viennent pour demander de l’argent, lui, il n’est pas venu pour cela. Et de préciser : « Je suis venu uniquement pour tenter de parvenir à une meilleure entente avec le peuple nord-américain. Nous avons besoin de meilleures relations entre Cuba et les États-Unis. »
Quelques jours plus tard seulement, à Buenos Aires, lors de la réunion des 21, il soulève la question d’un principe sur lequel vous avez beaucoup insisté en cet anniversaire du Minrex : la diplomatie du peuple. Là, il improvise un discours qu’aucun vétéran des autres gouvernements représentés n’aurait pu surpasser : « Je suis un homme nouveau ici, dans ce type de réunion ; nous sommes, en outre, dans notre Patrie, un gouvernement nouveau et c’est peut-être pour cela que nous apportons aussi les idées et la croyance plus fraîches du peuple, puisque nous nous ressentons encore en tant que peuple, nous parlons ici en tant que peuple, et en tant que peuple qui vit un moment exceptionnel de son Histoire, en tant que peuple plein de confiance en son propre destin. Je viens parler ici, avec la confiance de ce peuple et avec la franchise de ce peuple. »
Au nom du peuple, ou plutôt, des peuples, Fidel suggère à cette occasion qu’il serait nécessaire d’investir 30 millions en 10 ans pour résoudre le problème économique de l’Amérique latine. Et il désigne les États-Unis comme les responsables de cet investissement.
Il est impossible de ne pas remarquer dans ce défi à l’empire un aperçu de ce que seraient les batailles légendaires de Cuba contre la dette extérieure, la ZLEA, l’hégémonie impérialiste dans la région et l’injuste Ordre économique international.
En passant en revue cette histoire face à la proximité de l’événement, il me semblait impossible de résumer l’essentiel dans un discours. Je crois cependant qu’une œuvre si transcendante mérite que nous évoquions, en prenant appui sur notre apprentissage, comment nous en sommes venus à la respecter et à l’aimer.
Je parlais au début de la journée où l’on célèbre officiellement le 60e anniversaire du Minrex, en pensant aux événements antérieurs, à ces moments fondateurs qui marquent l’apparition de Fidel en tant que créateur, et de Cuba en tant que protagoniste d’une nouvelle pensée politique sur la scène internationale.
Comme les amis de Cuba l’ont déclaré à maintes reprises : une petite nation des Caraïbes émergeait, par la force de la vérité et des idées, au premier plan de la politique mondiale. Avec un tel préambule, il était essentiel de tout transformer. Le légendaire Raul Roa est arrivé alors en tant que brillant interprète de cette pensée pour diriger le ministère des Relations extérieures en juin et le Minrex est né en décembre.
Roa, petit-fils de mambises et membre éminent de la génération glorieuse et anti-impérialiste des années 30, avait été l’ambassadeur auprès de l’OEA, où il avait exprimé sans demi-mesures la profonde méfiance du peuple cubain à l’égard de cette organisation et mis en garde : des devoirs et des responsabilités correspondent à la diplomatie de la Révolution cubaine, en accord avec sa nature démocratique, sa projection continentale et sa transcendance universelle.
Le ministère des Relations extérieures, œuvre de la Révolution, devait changer le nom de ce qui alors était ministère d’État, à l’image de son puissant voisin. Et cela a tout changé : les concepts, les structures, la composition et les modes d’action. Le combat entre David et Goliath commençait, et le Minrex ouvrit ses bras aux nouveaux diplomates du peuple qu’il représentait avec fierté.
Il a été dit à maintes reprises que cette institution n’a pas été fondée par des « diplomates de carrière » mais par des « diplomates dans la course ». Mais ces hommes et ces femmes, pour la plupart très jeunes, avaient le meilleur des diplômes : celui de révolutionnaire, de patriote, de martinien et de fidéliste jusqu’à la moelle.
On dit que l’arrivée au Minrex, dans ses ambassades et ses missions, de combattants de l’Armée rebelle et de membres des organisations révolutionnaires qui avaient lutté contre la dictature, ainsi que les premières expériences de formation de cadres à une époque très précoce, ont permis au ministère, depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, d’être composé de personnes d’une loyauté sans limites envers la Révolution et envers Fidel.
Je sais que plusieurs de ceux qui ont constitué cette première fournée sont encore actifs et ont contribué, par leur expérience, à la formation des plus jeunes. Il n’est pas difficile de constater qu’à l’heure actuelle plusieurs générations de cadres, de fonctionnaires et de travailleurs en général vivent ensemble au Minrex, depuis ceux qui se sont incorporés au Minrex au début jusqu’aux plus jeunes, nés alors que la Révolution était déjà bien installée, qui sont destinés à assurer la relève indispensable.
Les plus jeunes héritent d’une histoire de dévouement et d’héroïsme extraordinaire. On a pu documenter et publier certains faits durant ces années, mais il restera toujours beaucoup à dire sur la confrontation courageuse aux agressions contre nos ambassades et nos missions ; sur le combat permanent contre les mensonges et les calomnies de l’ennemi, et comment, pendant 60 ans, un grand réseau de solidarité des peuples du monde a été forgé avec une petite nation que l’empire voulait isoler pour que son exemple ne se répande pas. Et, comme nous l’avons dit il y a quelques jours devant l’Assemblée : c’est l’empire qui finira isolé.
Roa lui-même l’annonça lorsque les États-Unis imposèrent la suspension des droits de Cuba à l’OEA lors de la réunion des ministres des Relations extérieures à San José, au Costa Rica. Qui ne s’émeut pas de nouveau à l’image historique de son départ de la salle s’exclamant avec énergie ? : « Je pars avec mon peuple et avec moi s’en vont aussi tous les peuples d’Amérique ! » On dit que c’est là qu’il a été appelé pour la première fois « ministre des Relations extérieures de la Dignité ». Quel titre tellement honorable et tellement parlant pour l’œuvre que nous célébrons aujourd’hui !
Outre l’hommage permanent à sa mémoire, à sa fidélité, à son brillant courage dans la défense des principes de la Révolution, nous devons rendre hommage aujourd’hui aux martyrs du Service extérieur cubain qui, dans différents pays, sont tombés en défense de la Patrie et de la Révolution.
Récemment, en Argentine, notre délégation a assisté à l’investiture du président Alberto Fernandez et de la vice-présidente Cristina Fernandez de Kirchner. Nous y avons rendu hommage aux deux jeunes diplomates héroïques, dont les noms sont inscrits sur le mémorial des 30 000 victimes disparues du fait du terrorisme d’État à l’époque de la dictature dans ce pays frère.
Pendant des années, nous avons ignoré ce que nous savons aujourd’hui sur la manière brutale dont Jesus Cejas et Crescencio Galañena ont été assassinés, après avoir été interrogés et torturés par des terroristes d’origine cubaine envoyés par la CIA, dans le cadre de la sinistre Opération Condor.
Face aux travailleurs du Minrex, je voudrais dire maintenant que les fleurs que nous avons déposées au mémorial argentin ont été également un hommage à la longue liste de tous ceux qui, au cours de ces années, ont souffert sans crainte des menaces et des agressions de toutes sortes pour leur ferme engagement en faveur de l’idéal révolutionnaire du peuple cubain.
Depuis le premier jour de la Révolution, les différentes administrations étasuniennes ont travaillé pour que l’objectif déclaré de restaurer le passé néocolonial et dépendant de Cuba devienne une réalité.
Tantôt avec le bâton, tantôt avec la carotte, ils ont tout essayé : depuis l’agression jusqu’à la séduction. C’est pourquoi, depuis sa création, le Minrex a eu comme l’une de ses principales missions la confrontation aux politiques menées par les États-Unis contre Cuba, pas seulement sur le terrain de la diplomatie, mais surtout dans ce domaine.
Dans ce chemin ardu, les batailles contre le blocus à l’Assemblée générale de l’ONU et contre les tentatives de condamner notre pays à la Commission des Droits de l’Homme sont exemplaires.
Il vous a incombé de jouer un rôle central dans l’effort visant à prévenir l’isolement de Cuba et à élargir, approfondir et étendre nos relations avec le reste du monde.
Comme résultat de cet effort, preuve du grand prestige acquis par la Révolution dans sa pratique du principe martinien selon lequel « la Patrie est l’Humanité », Cuba, qui en 1958 entretenait des relations avec un peu plus de 50 pays, maintient aujourd’hui des relations diplomatiques avec 197 pays et institutions internationales.
Le Minrex, avec 128 ambassades et missions permanentes et 20 consulats généraux, s’emploie à maintenir et à développer les liens politiques et économiques avec les nations amies et à s’occuper des Cubains vivant à l’étranger, entre autres tâches.
Nous sommes honorés de reconnaître que ce ministère et ses membres jouissent de respect, de prestige et d’autorité, y compris parmi les adversaires idéologiques ; ils sont devenus la première tranchée extérieure de la Révolution cubaine dans toutes les régions, contribuant, en premier lieu, à l’affrontement de notre peuple aux tentatives de l’impérialisme de détruire la nation.
Vous portez au quotidien l’invariable solidarité cubaine avec nos frères d’Amérique latine et des Caraïbes, d’Afrique et de tout le Tiers Monde, dans la lutte de leurs peuples contre l’impérialisme, le néocolonialisme et le néolibéralisme. Et vous avez joué un rôle important dans la dénonciation de la politique des États-Unis contre les pays frères, en particulier à l’heure actuelle, face aux nouvelles tentatives d’application de la doctrine Monroe dans notre région.
Fidèle à la promesse du compañero Fidel et à la ligne historique de la Révolution, le Minrex a apporté sa contribution au soutien permanent du peuple et du gouvernement vénézuéliens face aux attaques incessantes de l’impérialisme, et à la solidarité avec la Révolution sandiniste au Nicaragua face aux tentatives de déstabilisation du pays, promues depuis Washington.
Vous avez également respecté une autre ligne des principes de la Révolution dans la relation avec les pays des Caraïbes, notre environnement le plus immédiat en matière de coopération, d’éducation, de santé, dans l’affrontement aux dégâts causés par les ouragans, la lutte contre le changement climatique qui, même s’il touche toute l’humanité, fait des petits pays insulaires, comme les Caraïbes, la cible de phénomènes météorologiques de plus en plus fréquents et destructeurs, et dans la dénonciation des politiques discriminatoires et coercitives qui affectent leurs économies.
Porto Rico et sa lutte pour l’indépendance ont toujours été une priorité de la politique extérieure et de la diplomatie de notre pays, qui a œuvré avec succès pour faire reconnaître ce droit aux Nations Unies, malgré les manipulations des États-Unis.
Sous la direction du général d’armée Raul Castro Ruz, notre diplomatie révolutionnaire a contribué de façon décisive à la création de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes, la CELAC, et à l’adoption de la proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix, signée par les chefs d’État et de gouvernement des pays de Notre Amérique lors du 2e Sommet de la CELAC, tenu à La Havane.
La tenue de deux Sommets du Mouvement des pays non-alignés, à des moments historiques différents, dans des circonstances extrêmement difficiles, a été une démonstration de plus du rôle de Cuba dans la lutte des pays du Sud pour obtenir une véritable indépendance.
Des gouvernements et des ministères des Relations extérieures du monde entier reconnaissent le sérieux, le professionnalisme et l’hospitalité des Cubains à chaque conférence ou sommet tenu dans notre pays. C’est un mérite des dirigeants, des fonctionnaires et des travailleurs du Minrex qui se sont toujours distingués par leur participation active, que ce soit aux Non-Alignés, au Sommet du Sud, au Groupe des 77, à l’ALBA ou à l’Association des États de la Caraïbe, pour n’en citer que quelques-uns.
Fondamentalement, c’est le rôle de nos diplomates à La Havane et dans d’autres pays, ainsi que de nombreuses institutions dans la grande bataille menée par notre commandant en chef contre la dette extérieure, au large impact sur le continent et qui est maintenant pleinement en vigueur compte tenu de l’assaut du néolibéralisme contre les pays de la région.
Comment ne pas reconnaître le rôle joué par le Minrex dans la bataille pour le retour à Cuba de l’enfant Elian Gonzalez, qui s’est transformée en une sérieuse défaite pour les pires éléments de la contre-révolution installés aux États-Unis, et dans la lutte contre le terrorisme contre Cuba, et pour l’extradition de Posada Carriles et de ses acolytes, qui ont tenté d’assassiner le chef de la Révolution à plusieurs occasions ?
Le Minrex et ses ambassades ont également joué un rôle déterminant dans la mobilisation de la solidarité internationale à l’échelle mondiale dans la lutte pour le retour à Cuba de nos cinq Héros.
La lutte contre le blocus mérite une mention spéciale. Avoir obtenu le soutien de plus en plus massif et soutenu au Projet de Résolution présenté par Cuba à l’Assemblée générale des Nations Unies depuis près de trois décennies est une démonstration de la ténacité et de la constance, de la lutte vote par vote contre les tentatives des États-Unis d’empêcher la condamnation de leur politique génocidaire, en faisant appel à la pression, au chantage et au mensonge.
Le récit de six décennies de diplomatie révolutionnaire, tellement liée aux 60 ans de batailles incessantes et victorieuses de la Révolution, a été nécessairement long et restera toujours incomplet, même s’il reste sûrement également des problèmes à résoudre et des actions à accomplir.
Le Minrex a répondu à l’attente de notre peuple dans la lutte contre l’impérialisme, le néocolonialisme et le néolibéralisme sous toutes les latitudes, et depuis l’ONU jusqu’aux derniers confins de la planète, la voix de Cuba a été entendue.
Notre diplomatie a toujours été présente dans la lutte des peuples africains pour leur indépendance et leur développement ; dans la solidarité avec les peuples palestinien et sahraoui, qui luttent pour avoir leur État indépendant et souverain et avec la République arabe syrienne, dont l’indépendance et l’intégrité territoriale sont menacées. Dans les relations avec la chère République socialiste du Vietnam, depuis l’époque où elle luttait pour faire face à l’agression impérialiste et pour la réunification du pays, et dans le développement de liens politiques et économiques fructueux avec la République populaire de Chine.
Nous avons établi des relations de très haut niveau avec la Russie, et avec l’Union européenne, malgré la persistance de divergences, nous avançons vers des mécanismes de coopération sans ingérence et dans le plein respect de la souveraineté cubaine.
Une mention spéciale pour les relations avec les États-Unis, dont l’hostilité et l’agressivité ont été le centre des batailles que nous nous sommes livrées, dès le début de la Révolution.
La participation historique et le discours mémorable du général d’armée Raul Castro Ruz au 7e Sommet des Amériques en avril 2015 ont marqué un jalon dans la politique extérieure de la Révolution.
Pendant la brève période au cours de laquelle les relations diplomatiques ont été rétablies et la reconnaissance par les États-Unis que leur politique à l’égard de Cuba avait échoué, suivant les indications du général d’armée, nous avons progressé sur un certain nombre d’accords de coopération et la négociation a commencé sur d’autres.
Aujourd’hui, alors que les menaces et le blocus se renforcent, que la haine de la Révolution cubaine et de son exemple se multiplie, il vous appartient, avec tout notre peuple, de contribuer à lui faire face de façon plus déterminée afin de préserver notre souveraineté et de notre indépendance.
Compañeros et compañeras,
Nous évoquions au début de ce discours des premières expériences du ministère dans la formation des nouvelles générations de diplomates. Cet effort initial a été transformé, au fil des ans, en un prestigieux Institut supérieur de Relations internationales de niveau universitaire, où les étudiants reçoivent une formation complète, universitaire et révolutionnaire. Nous voyons en eux s’exprimer la continuité au sein du Minrex, à travers la qualité de leur formation et la profondeur de leur engagement
Nous savons que le lien entre le ministère des Relations extérieures et le monde universitaire s’est élargi avec la création, il y a neuf ans, du Centre de recherche en politique internationale (CIPI), dont les travaux permettent de multiplier les points de vue sur les événements mondiaux, ce qui a un impact positif sur l’élaboration des politiques et des stratégies.
Nous tenons également à souligner le travail de l’ESTI, incorporé au Minrex il y a sept ans, et des traducteurs et interprètes qui le composent, dont le rôle a été très précieux non seulement dans le pays lors d’événements de toutes sortes, mais aussi pour accompagner nos dirigeants dans leurs visites à l’étranger depuis le tout début de la Révolution.
Parallèlement, le ministère a également progressé dans son institutionnalisation. Il dispose d’une base réglementaire vaste et précise et a élaboré un projet de Loi sur le Service extérieur qui sera prochainement débattu par l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire.
Lors de nos visites dans d’autres pays, dans nos relations quotidiennes avec le personnel travaillant dans cette institution, nous avons appris à connaître et à apprécier leur contribution indispensable à la politique de l’État cubain et nous avons également insisté sur la nécessité de lui donner, depuis nos ambassades à l’étranger, un plus grand élan dans la bataille économique du pays pour accroître les investissements étrangers et la coopération et pour renforcer les liens avec la communauté cubaine à l’étranger.
Nous avons rencontré les fonctionnaires et les travailleurs diplomatiques cubains à chaque visite que nous faisons dans un autre pays, pour leur parler de la vie dans le pays et pour leur expliquer la complexité du moment que nous vivons. Grâce à eux, nous sommes rentrés dans notre Patrie avec le sentiment d’avoir été dans notre pays, même si nous étions loin.
Au cours de ces six décennies de travail diplomatique révolutionnaire, les fonctionnaires et les travailleurs du Minrex ont fait que les paroles du général d’armée Raul Castro Ruz soient devenues une réalité, lors de la 70e Période de session de l’Assemblée générale des Nations Unies, lorsqu’il a déclaré :
« La communauté internationale pourra toujours compter sur la voix sincère de Cuba face à l’injustice, l’inégalité, le sous-développement, la discrimination et la manipulation, et pour l’établissement d’un ordre international plus juste et équitable, dans lequel l’être humain, sa dignité et son bien-être, seront véritablement au centre. »
Le ministère des Relations extérieures doit se sentir fier d’atteindre cet anniversaire, en ayant accompli ses les principales missions et avec la satisfaction de ne pas avoir déçu les principes fondateurs de cette institution, qui constituent l’épicentre de la politique extérieure cubaine, et qui reflètent le sentiment du commandant en chef, lorsqu’il a officiellement créé cette organisme le 23 décembre 1959.
Des jours difficiles sont à venir dans des scénarios de plus en plus complexes sous l’agressivité croissante de l’impérialisme, mais nous sommes persuadés que vous saurez toujours surmonter les obstacles et faire face aux dangers avec l’inspiration que vous offre toujours la belle histoire qui vous précède.
Je vous félicite tous et vous embrasse avec une profonde affection et la reconnaissance que vous avez gagnée du gouvernement et de notre peuple pour vos efforts et vos résultats.
Je vous exhorte à continuer à travailler avec la même créativité, le même courage et la même ténacité pour le développement de plus en plus précis de la politique extérieure de notre pays, dont le véritable créateur est Fidel et dont le principal protagoniste est le peuple, dont vous faites partie, et envers lequel nous sommes tous redevables.
Il y a une des phrases de Roa, parmi tant d’autres qui pourraient être reprises pour cet anniversaire, laquelle à mon avis synthétise la diplomatie révolutionnaire, car elle résume en quelques mots la racine et la projection de son œuvre. Roa dit :
« [...] La Révolution que le peuple a apportée, par le bras de Fidel Castro, est aussi cubaine que la Sierra Maestra, aussi américaine que les Andes et aussi universelle que les plus hautes valeurs humaines qu’elle incarne [...] elle a été portée pendant un siècle, dans les entrailles mêmes du peuple cubain, et elle couronne, à la hauteur des temps, l’entreprise tronquée de Marti. D’où ses rencontres avec Bolivar et Juarez, sa porosité aux nouveaux courants d’idées et aux aspirations qui alimentent le corps vivant de l’histoire ».
Continuez à faire l’Histoire ! Que la politique extérieure cubaine, fille de la diplomatie de la manigua mambisa [maquis des combattants des Guerres d’indépendance] et de la Révolution de l’année 30, consacrée en janvier 1959 et fondée sur les principes éthiques martiniens et fidélistes, anti-impérialistes, solidaires et internationalistes, continue d’être une diplomatie de La Patrie ou la Mort !
Hasta la victoria siempre ! (Applaudissements prolongés).

Envoyer le commentaire

Votre email n'est jamais publié. Les champs obligatoires sont marqués. *

*