Actualité »

Sans crainte de la conjoncture

canel pueblo« LES hommes sont divisés en deux camps : ceux qui aiment et construisent, ceux qui détestent et défont. Et le combat du monde devient celui de la dualité hindoue : le bien contre le mal. »

Qui ne s’est pas souvenu de cette phrase de José Marti en ces jours difficiles au cours desquels l’adversaire resserre le siège avec de nouveaux espoirs d’obtenir notre reddition, et où le meilleur de Cuba se lève pour y faire face, tandis que d’autres trafiquent sur l’inconfort et les pénuries ?

Les premiers, une visible et puissante majorité, élèvent l’auto-estime nationale et dynamisent plus que ne le ferait une centaine de navires pétroliers.

Je les ai vus lors de nos tournées dans le pays. Des hommes et des femmes, des jeunes, des enfants ou des personnes âgées, qui suivent l’actualité, analysent les contextes, condamnent les abus et proposent leurs idées, leurs efforts et même leurs plaisanteries pour faire face à l’incontestable mauvais moment que nous impose le nouvel empire arrogant et agresseur.

Ils sont du côté de ceux qui aiment et construisent. En pensant à eux, nous les avons appelés à penser comme un pays, avec la conviction que la source de l’intelligence collective est inépuisable.

Nous avons appelé à penser différemment, à nous projeter dans l’action, à distinguer les potentialités du temps que nous vivons, qualitativement différentes, de même que le sont les êtres humains, en comparaison avec d’autres époques, non seulement parce que les années ont passé, mais aussi parce qu’au fil du temps le monde, le pays ont changé et les Cubains avec.

Lorsque nous appelons à puiser dans nos expériences des années les plus difficiles, à revenir à des pratiques d’économie et d’efficacité de la période spéciale, nous le faisons en pensant à tout ce qui alors a contribué à l’intelligence collective et que nous avons délaissé par erreur dès que le pire moment a été surmonté.

Nous sommes convaincus que cette recherche doit prendre en compte les nouveaux contextes, les avancées technologiques, les apports du savoir dans l’une des périodes les plus dynamiques de la civilisation humaine, et pas seulement en termes de ce que nous avons avancé en tant qu’espèce, mais en termes de ce que nous avons perdu sous la poussée consumériste et prédatrice du système capitaliste.

Nous n’avons pas peur des mots, pas plus que du défi. Tout change, sauf les principes. D’abord et avant tout, la décision de préserver la souveraineté et l’indépendance nationales et de défendre le socialisme, la justice sociale, la solidarité et l’internationalisme, auxquels nous devons notre existence même en tant que nation.

Quelque chose d’autre ne change pas : l’obsession de l’empire à vouloir punir « le mauvais exemple de Cuba ».

C’est peut-être pour cette raison que certains ont remis en question le terme de conjoncture avec lequel nous avons décrit la situation énergétique. Dans les conditions incertaines du marché international des carburants et en butte à la traque financière maladive du blocus imposé à Cuba, le terme de conjoncture peut laisser croire à un optimisme excessif, mais le fait de ne pas en envisager les limites aurait été inutilement pessimiste et irresponsable.

Ce que nous ne pouvions faire en aucun cas, c’était de garder le silence face à un scénario imposé par une escalade de l’hostilité de l’empire envers Cuba en raison de notre solidarité avec le Venezuela.

Ce que nous devions et pouvions faire, c’était fournir une information large et transparente sur notre plan contre celui de l’ennemi. C’est le devoir d’un gouvernement sérieux et responsable envers son peuple.

Nous avons graduellement surmonté cette situation jusqu’à aujourd’hui sans avoir à recourir à des coupures d’électricité. Le camp de ceux qui aiment et construisent a rendu cela possible.

Dans le camp opposé, ceux qui prônent la haine tentent de détruire ce que nous faisons, pleins de rage devant la réaction populaire, ils clament pour que les navires n’arrivent pas, pour que les lumières s’éteignent, pour que l’étau se referme, pour que la Cuba indépendante et digne capitule ou meure. Ils se réjouissent de chaque nouvelle mesure visant à renforcer le blocus. Ils rêvent d’envahir Cuba.

Comme le Caïn de la Bible, il y a ceux qui écrivent, parlent, voire crient sur les réseaux sociaux, pour obtenir quelques pièces de monnaie du butin de plusieurs millions destiné à la subversion contre Cuba. Ils profitent de chaque minute de notre résistance pour se vendre.

Il n’y a pas de pire prix que de capituler face à l’ennemi qui, sans raison ni droit, t’attaque, a écrit Fidel. Quelle actualité dans cette phrase ! Autant que dans celle de Juan Almeida, avec laquelle nous avons commencé et nous poursuivons ce combat. Que l’attaque soit conjoncturelle ou permanente: « Ici, personne ne se rend… ! ». C’est le peuple qui aura le dernier mot.

(Granma)

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