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New York : prétextes et mises en garde sur la marijuana

farmacia nyAlors que les Nations Unies appellent à renforcer l’approche préventive et corrective du phénomène des drogues, en raison de l’augmentation ces dernières années du nombre de décès dus à la consommation et à la production mondiale, l’État de New York, siège de cette organisation mondiale, annonce la décriminalisation de la possession de petites quantités de marijuana, sans parvenir à un consensus pour légaliser l’usage de cette substance à des fins de loisirs.

C’est mieux que rien, pourrait-on se demander ? Mais ceci va à l’encontre des traités internationaux sur les drogues, comporte davantage de risques pour des millions de personnes et peut être interprété comme un aveu d’impuissance face à l’assaut des marchands de la mort qui, forts de leur pouvoir, de leur argent et de leur influence, continuent à miser sur la légalisation.

À l’heure actuelle, neuf États de l’Union et le district de Columbia autorisent la consommation récréative de cannabis chez les adultes, tandis que 31 l’autorisent à des fins médicales et souscrivent à la position de New York.

La nouvelle loi, qui est entrée en vigueur le 28 août, décriminalise la possession d’une certaine quantité de marijuana. Dorénavant, la possession deux onces ou moins sera considéré comme une infraction mineure passible d’une amende de 50 dollars seulement. De plus, cette mesure établit un précédent qui permettra aux personnes ayant été reconnues coupables de possession de petites quantités de blanchir leur casier judiciaire.

Au lendemain de l’entrée en vigueur de cette loi controversée, les autorités sanitaires fédérales des États-Unis ont lancé un « avertissement national » contre la consommation de marijuana par les adolescents et les femmes enceintes, à un moment où de plus en plus d’États légalisent le cannabis à des fins médicales ou récréatives, ce qui en fait un négoce de plusieurs milliards de dollars, qui génère 10 milliards de dollars dans ce pays et qui devrait atteindre 21 milliards en 2021 si cette tendance persiste.

Le Secrétaire du département de la Santé et des services humains, Alex Azar, et le directeur général de la Santé publique aux Jerome Adams, ont reconnu que la marijuana est « une drogue dangereuse », tandis qu’un dépêche de l’agence AP affirme que « la lutte contre l’épidémie d’opiacés est une grande priorité pour la Maison-Blanche, mais la marijuana ne bénéficie pas du même niveau élevé d’attention ».

Aussi bien le rapport annuel de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), l’organisme des Nations Unies chargé de surveiller le respect des traités relatifs aux drogues, présenté en mars de cette année, que le rapport 2019 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et la criminalité (ONUDC), publié en juin, s’accordent pour signaler que la légalisation a augmenté la disponibilité de cette drogue, son impact nocif sur la santé, et a réduit la perception du risque et le rejet social de sa consommation, qui peut causer des pertes de mémoire et des troubles psychotiques.

Depuis 1948, l’Organisation mondiale de la santé a conclu que la consommation de cannabis provoque des maladies mentales très graves. De plus, elle favorise le développement de la bronchite et du cancer du poumon, dans une proportion beaucoup plus grande que celle causée par le tabac ; son intoxication provoque des troubles de la pensée, des pertes de mémoire, de concentration et altère les capacités d’apprentissage. Elle augmente les temps de réaction aux stimuli visuels et auditifs, modifie la perception du temps et cause des troubles de coordination.

Actuellement, les experts de l’ONU soulignent le danger pour la santé d’un pourcentage élevé de THC (tétrahydrocannabinol, la principale substance psychoactive du cannabis), dont la puissance a augmenté dans ses nombreux dérivés ces dernières années, ce qui a été identifié comme un facteur de risque supplémentaire, car il peut entraîner des troubles psychiques, tant aigus que chroniques, et dans ce sens, on affirme qu’il y a aux États-Unis une augmentation du nombre des personnes en recherche d’un traitement pour abus de ces substances.

Sur une période de dix ans, entre 2007 et 2017, l’augmentation du nombre de citoyens des États-Unis qui consomment de la marijuana au moins une fois par an a été de 63 pour cent, et le nombre de personnes qui en consomment chaque jour de 130%.

Selon le Rapport mondial sur les drogues 2017 de l’ONU, sur les 271 millions d’utilisateurs de drogue dans le monde, 192 millions étaient dépendants de la marijuana, qui demeure la drogue la plus produite, commercialisée et consommée au monde. Entre-temps, le nombre de personnes souffrant de troubles narcotiques graves est passé à 35 millions.

La récente législation new-yorkaise s’inscrit dans la tendance négative des États-Unis à justifier, sous des prétextes divers, la légalisation de la marijuana, ce qui représente non seulement une difficulté pour l’application universelle des traités internationaux, mais aussi un problème majeur pour la santé et le bien-être des citoyens de ce pays, notamment des jeunes.

On préfère tourner la page et continuer d’encourager le trafic et la consommation, quelles que soient les conséquences pour la santé, la famille et la société, alors que les Nations Unies affirment que « la prévention et le traitement continuent d’être insuffisants dans de nombreuses régions du monde ». Aux États-Unis, la prévention et la réadaptation n’ont pas constitué une priorité.

Ce qui est clair, c’est que dans ce pays, de nombreuses personnes sont victimes de la consommation, et que le trafic de drogue à lui seul génère environ 64 milliards de dollars annuels en liquide, de détail de cette drogue, sans compter le marché nord-américain du cannabis légal, estimé à plus de 10 milliards de dollars.

(Granma)

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