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Il ne saurait y avoir de meilleure tribune que ce Forum pour ratifier que Cuba n’abandonnera ni ne trahira jamais ses principes ni le Venezuela

diaz-canel-y-maduro-en-el-foro-de-sao-paulo-en-caracas-01-580x435Il n’y a ni mystères, ni conspiration, ni plans d’agression et d’ingérence, et il n’y en a jamais eu non plus depuis près de 30 ans d’existence du Forum de Sao Paulo.

(Traduction de la version sténographique du Conseil d’État)

Compañero Nicolas Maduro Moros, frère Président de la République bolivarienne du Venezuela,

Compañeros et compañeras de la Direction de la Révolution bolivarienne,

Compañera Monica Valente,

Dirigeants d’Amérique latine et des Caraïbes et d’autres parties du monde qui nous accompagnent ?

Compañeros et compañeras,

Permettez-moi de dédier mes premières paroles au commandant Hugo Chavez Frias, le grand ami de Cuba, le fils de l’Amérique qui fête aujourd’hui ses 65 ans dans l’éternité (applaudissements).

Notre commandant en chef Fidel Castro, qui éprouvait une profonde affection pour lui et qui fut parmi les premiers à reconnaître ses qualités de leader, alors qu’il évoquait l’apparition d’un homme politique extraordinaire comme Chavez dans notre région meurtrie, le situa aux côtés de Bolivar et de Marti dans la bataille pour la destinée de la Grande Patrie. Et Fidel de dire :

« Il y a longtemps que je nourris [...] la conviction la plus profonde que, lorsque la crise arrive, les dirigeants émergent. C’est ainsi que Bolivar a émergé lorsque l’occupation de l’Espagne par Napoléon et l’imposition d’un roi étranger ont créé les conditions propices à l’indépendance des colonies espagnoles sur ce continent. Ainsi a surgi Marti, lorsque l’heure propice est arrivée pour le déclenchement de la Révolution indépendantiste à Cuba. C’est ainsi que Chavez surgi, lorsque la terrible situation sociale et humaine au Venezuela et en Amérique latine déterminait que le moment de lutter pour la seconde et véritable indépendance était venu. »

Bolivar, Marti, Fidel, Chavez, qu’est-ce que ces hommes ont en commun qui fait que chaque fois que nous sommes appelés à penser, nous nous sentons obligés de les citer et de puiser dans leur héritage ?

Notre Amérique, répondrait Marti, qui l’a nommée ainsi pour la distinguer clairement de l’Amérique impériale qui nous a méprisés et qui nous méprise davantage aujourd’hui, comme en témoignent le gigantesque mur qu’il est prévu de construire à la frontière sud, les mauvais traitements atroces infligés aux migrants, la Loi Helms- Burton, la Loi Nica, la traque financière et l’imposition arbitraire de droits de douane aux pays de la région, la suspension des aides au développement, le blocus et la sale guerre contre Cuba et le Venezuela, parmi d’autres actes de malveillances sans limites.

Mais même cette malveillance est éclipsée lorsque Notre Amérique se rassemble, c’est-à-dire le monde diversifié, pluriel et participatif des leaders de partis progressistes et des militants sociaux d’Amérique latine et des Caraïbes qui, depuis les sombres années 90 du siècle dernier, ont décidé de construire cet espace unitaire de la gauche active et vivante.

Le rêve de Bolivar lorsqu’il a dit : « Je souhaite plus que quiconque voir se former en Amérique latine la plus grande nation du monde, moins pour son étendue et sa richesse que pour sa liberté et sa gloire », semble alors plus proche.

Le Libertador nous a également légué une autre idée fondamentale, et je le cite à nouveau : « L’unité fait tout et, pour cette raison, nous devons préserver ce précieux principe. »

José Marti, qui eut pour inspiration et pour guide le Libertador, fut le grand architecte et le bâtisseur de l’unité qui manquait dans la lutte cubaine pour son indépendance, même s’il est mort sans avoir vu la victoire, y compris dans sa dernière lettre, inachevée, il défendit avec passion l’idée « d’empêcher à temps, avec l’indépendance de Cuba, que les États-Unis ne s’étendent dans les Antilles et qu’ils ne s’abattent, avec cette force supplémentaire, sur nos terres d’Amérique. »

C’est d’eux, de Bolivar et de Marti que Fidel et Chavez nourrissent les idéaux de nos révolutions : l’unité et l’intégration ont été leurs grandes obsessions. Et elles doivent être aussi les nôtres (Applaudissements).

Je sais que ce sont aussi les obsessions du Forum de Sao Paulo, né de la nécessité d’unité et d’articulation des partis politiques et des mouvements populaires de gauche dans notre région pour faire face à l’impérialisme et la droite néolibérale, habiles à agir de manière coordonnée pour détruire, par des méthodes antidémocratiques, des coups d’État, la criminalisation des leaders progressistes, la fraude et la manipulation des données, tout ce que nous construisons en faveur de la véritable démocratie et de la justice sociale.

Le Consensus de notre Amérique et tous les documents produits par le Forum de Sao Paulo témoignent de ces préoccupations. L’évaluation des scénarios, la critique et l’autocritique, indispensables pour aller de l’avant, se sont cristallisées dans la dynamique du Forum ces dernières années face à l’offensive néolibérale croissante et aux grandes agressions impériales.

Compañeros et compañeras,

Le mois de juillet a des coïncidences particulières dans l’Histoire que nous partageons. C’est le mois de la naissance de Simon Bolivar, le Libertador de l’Amérique (Applaudissements) ; c’est le mois de la signature de l’acte d’indépendance du Venezuela (Applaudissements) ; c’est le mois où la Génération du Centenaire de José Marti, dirigée par Fidel Castro, attaque les casernes de Santiago de Cuba et de Bayamo pour relancer la Révolution cubaine (Applaudissements). C’est le mois de la victoire de la Révolution sandiniste, qui vient d’avoir 40 ans. (Applaudissements).

Et c’est le mois de la naissance, un jour comme aujourd’hui, d’Hugo Chavez (Applaudissements et exclamations de : « Chavez vit, la lutte continue ! » et de : « Chavez n’est pas mort, Chavez est devenu des millions, Chavez est revenu ! »

Le Forum de Sao Paulo nous convoque en un mois de juillet extrêmement difficile et nous sommes ici : pour accompagner la résistance héroïque vénézuélienne et exiger la fin du siège brutal qui lui a été imposé. Le Venezuela est aujourd’hui la première tranchée de la lutte anti-impérialiste (Applaudissements). Il nous interpelle pour condamner et exiger la levée du blocus de Cuba (Applaudissements).

Le Forum nous convoque à soutenir la rébellion du peuple portoricain, que plus de cent ans de colonie yankee n’ont pas réussi à anéantir (Applaudissements). Il nous unit également pour rejeter les actes scandaleux de l’empire contre des familles des migrants et en particulier contre leurs enfants, maltraités, enfermés dans des sortes de cage, privant ainsi les êtres humains de leur dignité et de leurs droits les plus fondamentaux.

Avec ces nouvelles provocations qui font frémir d’une indignation accumulée, le Forum de Sao Paulo est appelé à jouer un rôle beaucoup plus important dans le scénario politique complexe actuel. D’autant plus si l’on considère l’attaque contre les processus progressistes dans ces pays où la gauche avait conquis des espaces de pouvoir et depuis lesquels elle a encouragé des changements et des avancées sociales notables.

La contre-offensive de l’impérialisme yankee et de l’oligarchie, associés aux faucons qui se sont littéralement appropriés la politique extérieure étasunienne envers l’Amérique latine et les Caraïbes, réduisent dangereusement l’espace géographique que CELAC a déclaré comme Zone de paix.

Les peuples ont honte des laquais politiques, que l’empire utilise à sa convenance et qu’il rejette ensuite avec un mépris total.

Dans ce contexte, il faut insérer également les revers des forces progressistes dans certains pays et, ce qui est pire : la division qui persiste entre elles, ce qui fragmente et affaiblit la volonté déclarée d’agir ensemble.

En l’absence de programmes politiques stratégiques et coupés des mouvements sociaux, il existe des formules de la gauche qui s’excluent elles-mêmes comme alternative.

L’expérience de la Révolution cubaine part de la compréhension précoce du rôle stratégique de l’unité autour des objectifs fondamentaux de justice sociale, en étroite alliance avec le peuple, ses besoins et ses problèmes, ce à quoi elle doit sa résistance victorieuse.

Nous estimons qu’il nous revient à tous de partager des expériences et d’en recevoir sans prétendre répéter l’erreur de calquer et de copier, ce qui s’est révélé bien coûteux dans les périodes historiques précédentes.

C’est précisément pour sauver les rêves et les espoirs, au moment de l’effondrement de l’expérience socialiste européenne, que Fidel et Lula ont créé ce Forum d’articulation des forces progressistes qui fonde son action sur ce qui nous unit et non sur ce qui nous sépare (Applaudissements).

Ces deux leaders nous ont laissé un précieux instrument de concertation et d’unité dans la diversité. Fidel n’est plus présent physiquement, mais son œuvre extraordinaire lui a survécu et nous pouvons y puiser sans limites.

Lula, emprisonné sous de fausses accusations et des pièges juridiques scandaleux, est l’exemple de jusqu’où les ennemis de la gauche peuvent aller. C’est la plus grande expression de la peur impérialiste et oligarchique de voir la gauche au pouvoir. Ils ont tout fait pour éviter le retour de Lula à la présidence d’un pays qui n’a pu redistribuer dans la mesure du possible l’énorme richesse nationale qu’avec le Parti des Travailleurs.

Aujourd’hui, la libération de Lula est aussi l’un des grands défis pour les forces de gauche dans la région (Applaudissements). Les mobilisations ne peuvent pas s’arrêter. L’un de nos fondateurs reste injustement emprisonné et nous devons mettre fin à cet abus (Applaudissements et exclamations de : « Lula libre ! Lula libre ! »).Le Forum est un précieux héritage de nos leaders et un mécanisme viable pour contrecarrer les attaques des forces qui voudraient faire imploser notre précieuse alliance.

N’oublions pas un instant que nous sommes dans la Caracas assiégée, dans la République bolivarienne du Venezuela mille fois attaquée et encerclée.

Hier, dans la défense de l’héroïque Révolution bolivarienne, des leaders et des militants sociaux des cinq continents ont marché dans les rues de Caracas aux côtés des représentants légitimes du peuple vénézuélien (Applaudissements). Cette marche n’a été ni filmée ni diffusée par les nombreuses caméras des télévisions transnationales qui ont fait croire à la planète que l’État vénézuélien n’a ni pouvoir ni partisans sur son territoire.

Ratifions face au monde notre soutien et notre solidarité avec le président légitime Nicolas Maduro Moros et l’Union civique et militaire qui a fait échouer tant de fois les pires plans de l’ennemi (Applaudissements et exclamations : « À bas ! »).

Il nous faut être conscients qu’assurer la paix au Venezuela équivaut à le défendre pour l’ensemble de la région.

Soutenir et défendre le Venezuela, c’est affronter avec détermination le retour de la doctrine Monroe et l’escalade impérialiste contre nos peuples. Aujourd’hui, ils s’en prennent au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua, demain ce sera à d’autres et, au bout du compte, ils s’en prendront à tout le monde.

Les États-Unis menacent et calomnient Cuba et le Venezuela pour ne pas reconnaître échec de leur tentative de renverser la Révolution bolivarienne, et ils dénaturent la coopération altruiste que notre pays offre ici et dans plus de 80 pays. Il n’y a pas de meilleure tribune que ce Forum pour ratifier que Cuba n’abandonnera ni ne trahira jamais ses principes ni le Venezuela (Applaudissements et exclamations de : « Cuba et le Venezuela, un seul drapeau ! ») .

« [...] l’administration des États-Unis a commencé à agir avec une plus grande agressivité pour empêcher l’arrivée du carburant à Cuba [...].

« Ils veulent nous couper l’électricité, l’eau et même l’air pour nous arracher des concessions politiques. Ils ne se cachent pas pour le faire. Ils déclarent publiquement les fonds destinés à la subversion à Cuba, ils inventent des prétextes faux et hypocrites pour nous réinscrire dans leurs listes fallacieuses et justifier l’intensification du blocus.

« Au comble du cynisme, ils ont recours au chantage.

« Ignorants l’histoire et les principes de la politique extérieure de la Révolution cubaine, ils nous proposent de négocier une éventuelle réconciliation en échange de l’abandon de la voie choisie et défendue par notre peuple, aujourd’hui comme hier. Ils suggèrent de trahir nos amis, de jeter à la poubelle 60 ans de dignité. »

Cuba répond : « Non, messieurs les impérialistes, nous ne nous entendons pas ! » (Applaudissements et exclamations de : « la Patrie ou la mort, Cuba oui, Yankees non ! »).

Partis politiques et mouvements populaires,

Il y a moins d’une semaine, des représentants d’un petit groupe de pays de cette région ont insulté le Forum de Sao Paulo. À ceux-ci, nous répondons que le Forum est ici, qu’il y restera et qu’il a beaucoup à faire, car c’est de nouveau « l’heure des brasiers, où il ne faut rien voir d’autre que la lumière ». Cette lumière est l’unité, le grand héritage que nous ont laissé nos grands penseurs, de Bolivar à Marti, Fidel et Chavez (Applaudissements).

Il est insultant et extrêmement cynique de voir la réaction de cette droite de cipayes face au Forum de Sao Paulo ; ils ont inventé toutes sortes de mensonges et d’insultes. Eux, les rois du complot, accusent les participants au Forum de ce qu’ils pratiquent quotidiennement contre nos peuples. Ils ont beaucoup de mal à supporter que ces dirigeants de gauche du monde entier : diffamés, poursuivis, bâillonnés, dont tant de camarades ont été assassinés ou ont disparu, osent défier l’ordre impérial de se taire et d’avoir peur.

Il n’y a ni mystères ni conspiration, ni plans d’agression ni d’ingérence, et il n’y en a jamais eu non plus depuis presque 30 ans d’existence du Forum de Sao Paulo. L’impérialisme est un expert en la matière, de même que les oligarchies nationales, tellement effrayées par le peuple qu’elles inventent de fausses causes pour emprisonner les leaders populaires par le biais de procès mensongers.

Personne ne se cache pour venir à ce rendez-vous pour la paix, la souveraineté et la prospérité des peuples, parce qu’il n’y a pas d’œuvre plus noble ni qui exige plus de sacrifices que la bataille pour ces idéaux qui ont toujours mobilisé la gauche du monde.

Comme les participants au Forum l’ont illustré et débattu, il nous faut articuler la résistance au néolibéralisme et à l’impérialisme dans nos stratégies de communication respectives : créer et alimenter les réseaux de la vérité contre l’offensive du mensonge.

Les nouvelles générations interagissent de façon naturelle et dynamique dans ces sphères, que les forces adverses contrôlent et utilisent aujourd’hui avec des intentions perverses.

En ce 65e anniversaire de Chavez, cet extraordinaire communicateur venu du cœur de la Patrie de Bolivar pour nous rendre la parole réincarnée et le rêve du Libertador, il ne peut y avoir de meilleur hommage à sa mémoire vivante qu’un mouvement progressiste de gauche, démocratique et divers comme les partis et groupes sociaux qui l’intègrent, libérant la créativité sans limites du peuple pour faire son récit de l’Histoire elle-même dans la lutte commune pour la justice.

Joyeux anniversaire, commandant ! (Applaudissements.)

Les peuples d’Amérique latine et du monde sont venus célébrer ta naissance là où reposent tes restes. Ton puissant idéal révolutionnaire est plus vivant que jamais dans ta Patrie bien-aimée et dans tous les coins du monde que ta parole passionnée a touchés (Applaudissements).

« Pour la paix, la souveraineté et la prospérité des peuples…. Unité, lutte, bataille et victoire », tel est le slogan de ce rendez-vous, le 25e depuis la création du Forum. Le défi est d’en faire enfin la réalité de cette belle alliance de forces.

Chaque fois que nous faisons un pas en avant, aussi petit soit-il, dans la conquête de nos projets de développement à Cuba, nous disons : Et nous allons pour plus !

Ce même sentiment nous anime en évaluant les potentialités de cette force magnifique que nous sommes, lorsque nous agissons unis et organisés.

Allons toujours pour plus !

Hasta la victoria siempre !

Venceremos !)

(Ovation).

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