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Le monde verra ce que nous sommes capables de réaliser et le monde nous accompagnera dans notre résistance

canel 26 julio« Je suis conscient que je prends la parole aujourd’hui au nom des reconnaissants, de ceux d’entre nous qui font face au défi de faire avancer un pays »
(Traduction de la version sténographique du Conseil d’État)

• CHER général d’armée Raul Castro Ruz, Premier Secrétaire du Comité Central du Parti communiste de Cuba,

Compañero Machado,

Commandants de la Révolution,

Compañero Lazo,

Peuple héroïque de Granma (Applaudissements) :

Face à la Génération historique qui nous accompagne, je prononcerai les paroles centrales de cette cérémonie, sur cette même place où le commandant en chef, à cette même date, en 2006, a présidé pour la dernière fois et prononcé le discours de clôture d’une commémoration de la Journée de la Rébellion Nationale.

Lorsque la direction de notre Parti m’a chargé de prendre la parole ici aujourd’hui, je me suis souvenu de ce moment et j’ai pensé à la signification de cette tradition qui a commencé voilà 60 ans. Lors d’un voyage dans le sens inverse du nôtre, des milliers de paysans à cheval ont pris la Place de la Révolution José Marti de La Havane, avec à leur tête Camilo Cienfuegos. Au moins deux d’entre eux ont grimpé sur les réverbères, comme si c’étaient des palmiers, pour saluer Fidel.

Ces paysans, leur machette à la main, montraient au monde le visage le plus authentique d’une Révolution des humbles, par les humbles et pour les humbles.

C’est par cet acte qu’ont débuté les activités commémoratives du 26 Juillet, une date que la haine avait ensanglantée et que l’amour a transformée en une fête en hommage aux enfants de la Génération du Centenaire.

Je me suis demandé comment et au nom de qui je devais prendre la parole aujourd’hui, sachant qu’à ces cérémonies, par tradition, deux discours sont toujours prononcés : celui de la province, siège de la célébration et celui des protagonistes de l’Histoire.

Federico Hernandez, Premier Secrétaire du Parti dans la province, a parlé au nom des habitants de Granma. Les paroles centrales de toutes les commémorations précédentes ont été seulement à la charge de Fidel, Raul, Ramiro Valdés et Machado Ventura.

Cela pourrait paraître un détail, mais il est important que les protagonistes de l’Histoire, vivants, lucides, actifs dans leur direction politique, confient à la nouvelle génération de dirigeants du pays le soin de prononcer les paroles centrales de l’une des commémorations les plus transcendantes de l’histoire révolutionnaire (Applaudissements).

Je suis conscient que je prends la parole aujourd’hui au nom des reconnaissants, de ceux d’entre nous qui font face au défi de faire avancer un pays – comme le dit le poème de Miguel Barnet –, conscients de l’histoire extraordinaire dont nous avons hérité et de l’engagement de ne décevoir ni les héros de la Patrie ni le peuple dont nous sommes issus.

Je le dis tout au début pour que vous soyez compréhensifs au cas où, à un moment donné, comme c’est généralement le cas, l’émotion me fait oublier un mot ou un nom qui nous est cher.

Je tiens à dire à Raul, à Ramiro et à tous les participants à l’attaque qui sont ici présents : Merci pour votre confiance, pour l’exemple et pour l’héritage ! (Applaudissements).

L’Histoire ! Quel poids immense l’Histoire n’a-t-elle pas dans nos vies ! Il est juste de le dire ici, où elle a commencé à s’exprimer en tant que nation voilà 151 ans.

Lequel d’entre nous qui se sent et se dit cubain peut-il passer par La Demajagua, par Yara, par Manzanillo, par Jiguani, par Dos Rios, par La Plata, par Guisa, par Bayamo, par ses rues et ses places, sans percevoir que l’Histoire nous juge ?

Qui peut traverser la Cauto, grimper les collines de la Sierra Maestra, ou mouiller ses pieds sur la plage de Las Coloradas sans frémir de respect et de culte à l’héroïsme ?

Qui, à la lecture de L’Histoire m’acquittera, peut-il oublier les paroles de Fidel lorsqu’il expliqua pourquoi ce fut la forteresse militaire de Bayamo qui fut choisie pour l’une des attaques ? Et je cite :

« Nous avons attaqué précisément Bayamo pour situer[GG1] nos avant-postes près de la rivière Cauto. N’oubliez jamais que cette province – il faisait référence à l’ancienne province d’Oriente – qui compte aujourd’hui un million et demi d’habitants, est sans aucun doute la plus guerrière et la plus patriotique de Cuba ; c’est elle qui a entretenu la flamme de la lutte pour l’indépendance pendant 30 ans et qui a payé le plus lourd tribut en sang, en sacrifice et en héroïsme. En Oriente, on respire encore l’air de la glorieuse épopée et, à l’aube, quand les coqs chantent comme des clairons sonnant la diane et que le soleil radieux se lève sur les montagnes escarpées, il semble que chaque jour sera à nouveau celui de Yara ou de Baire. »

C’est pourquoi en vous saluant aujourd’hui, je vous disais : peuple héroïque de Granma.

Cette province, qui a été honorée du nom de l’embarcation qui amena 82 de ses enfants sur le sol cubain, prêts à être libre ou martyrs en 1956, est aussi le berceau de notre nationalité, de notre hymne, de la Révolution commencée par Céspedes en 1868 et de l’Armée rebelle qui l’a conduite jusqu’à nos jours avec Fidel à sa tête.

Ce n’est donc pas un hasard si c’est à Granma que se trouve la deuxième caserne attaquée ce matin-là de la Saint-Anne, la caserne Carlos Manuel de Céspedes de Bayamo, qui aujourd’hui, transformée en parc muséal, porte le nom respecté de Ñico Lopez, l’un des chefs de l’action dans cette ville ; un grand ami de Raul, dans le bureau duquel la photo du jeune homme aux grands lunettes noires occupe une place d’honneur.

Ñico est une source d’inspiration un jour comme aujourd’hui à Bayamo. Nos enfants et les enfants de leurs enfants doivent connaître l’histoire de ce jeune homme, un descendant d’émigrants galiciens, qui n’était pas originaire de Bayamo mais de La Havane, qui dut abandonner l’école et travailler dès l’enfance pour aider sa famille ; qui fut l’un des organisateurs des actions d’il y a 66 ans et qui réussit à sauver sa vie en se battant héroïquement dans les rues de cette ville. Une fois dans la capitale, il se réfugia dans une ambassade et émigra au Guatemala de Jacobo Arbenz, à l’époque en effervescence. C’est là qu’il rencontra le Dr Ernesto Guevara et, paraît-il, c’est Ñico qui lui donna le surnom sous lequel le monde le connaît : Che.

(Granma)

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