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La richesse viendra du travail

Trabajo agricola CubaAVEC le début de l’année, nous faisons beaucoup de projets sur le plan personnel et un vœu ne manque jamais : avoir de la prospérité.

Le dénominateur commun pour atteindre cet objectif est de disposer de plus de ressources, y compris monétaires, afin de satisfaire des besoins croissants et obtenir une meilleure qualité de vie. Et cela, à quelques exceptions près, ne viendra que du travail et des efforts individuels et collectifs visant à développer l’économie.

Comme l’a rappelé le président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, Miguel Diaz-Canel Bermudez, cette bataille reste la tâche fondamentale, mais aussi la plus complexe, pour laquelle il convient d’activer toutes les potentialités pour produire plus et efficacement, « la seule chose qui nous permettra de croître, au-delà des effets du changement climatique et des tensions financières ».

Une croissance discrète de l’économie est à nouveau prévue pour l’année en cours, sur la base d’un plan réalisable, avec une adéquation entre les besoins de financement et l’équilibre des ressources dont dispose le pays, selon les spécialistes. Mais cette stratégie doit s’étendre dans le temps, puisqu’elle cherche à créer les conditions qui garantissent une dynamique ascendante supérieure dans les années à venir, tandis que les projets et les programmes à mettre en œuvre et d’autres qui s’y ajouteront, sont définis dans le Plan national de développement économique et social à l’horizon 2030.

La politique du logement qui sera lancée cette année pour combler le déficit de logements à Cuba durant une décennie est un autre des défis à relever Photo: Vicente Brito
Par conséquent, si les nœuds qui freinent les forces productives sont dénoués, si celles-ci identifient et exploitent pleinement les réserves et si chacun réalise ce qui a été planifié pour son poste, y compris ceux de direction, alors, au terme de 2019, le rapport économique sera, pour le moins, tel qu’il a été prévu lors de la récente session ordinaire du Parlement.

LES LOCOMOTIVES DE L’ÉCONOMIE

Il y a beaucoup à faire, mais la direction à prendre pour atteindre les objectifs visés est bien définie. Ce n’est pas pour rien que la stratégie pour la récolte de canne à sucre 2018-2019 a porté ses premiers fruits : avant la fin du mois de décembre, la « petite récolte » a dépassé les prévisions, avec un record à son actif.

250 000 tonnes de sucre ont été produites, avec efficacité, ce qui devrait donner le ton jusqu’à la fin de la campagne de récolte, alors que l’objectif est d’arriver à produire 1 760 000 tonnes. Ce serait un succès total pour les travailleurs agricoles, industriels et de soutien de ce secteur stratégique pour l’économie, non seulement pour la production du sucre, mais aussi en raison de sa capacité à générer des recettes nettes, à produire des aliments pour les animaux et des dérivés, ainsi qu’à contribuer à la production d’électricité à partir de la biomasse.

La récolte actuelle doit marquer la croissance soutenue de la production sucrière, ce qui implique que, parallèlement, il faut créer les conditions pour assurer le bon développement des activités agro-techniques qui permettront de réaliser le cycle de production nécessaire.

EFFICACITÉ ET EFFICIENCE DU PROCESSUS D’INVESTISSEMENTS

Ces indicateurs ne vont pas toujours de pair et certains minimisent ou ignorent les implications de chacun. Face à ces situations, je me souviendrai toujours de l’un des cours du Dr C. Hugo M. Pons Duarte, dans lequel il définissait l’efficience économique comme « l’expression de la rationalité déterminée par l’obtention de résultats de plus en plus grands avec moins de ressources… », et l’efficacité comme « le degré de réalisation des objectifs, buts et fins fixés, qui se concrétise par le plan dans ses différentes instances et dans des scénarios distincts ».

Avec ces précisions, il ne fait aucun doute qu’en 2019, il est urgent que les deux catégories se matérialisent dans le processus d’investissements, afin que les résultats soient en mesure de couvrir les financements accordés et de soutenir les plans prioritaires.

En fonction de cet objectif, le budget de l’État approuvé en décembre par l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire (ANPP) alloue plus de 4 milliards de pesos aux principaux programmes sociaux et d’investissements qui, je signale, impliquent une augmentation des capacités constructives, aussi bien en ressources humaines que matérielles, par exemple le ciment.

Le gouvernement cubain continuera à mettre en œuvre la politique d’informatisation de la société. Photo: Ismael Batista
Ainsi, la construction, la conservation et la réhabilitation des maisons sont encouragées, de même que la récupération et le développement du chemin de fer, les travaux routiers et autres infrastructures, notamment celles en cours dans la Zone spéciale de développement de Mariel.

Les investissements dans les parcs éoliens et photovoltaïques se poursuivent et cette année devraient commencer à se concrétiser ceux liés à la production de biomasse dans la bioélectricité, ce qui stimulera le projet de changement dans la matrice énergétique et l’utilisation accrue des sources d’énergie renouvelables, ce qui a un double objectif, puisque cela fait partie des actions du Plan de l’État pour lutter contre le changement climatique, la Tarea Vida (La tâche Vie), dont l’exécution a un caractère intégral et progressif.

Il convient de noter qu’une partie de ces projets sont réalisés avec des variantes qui font appel aux investissements étrangers, bien que nous soyons loin des 100 % d’investissements étrangers prévus. Leur croissance reste parmi les priorités dans les secteurs qui génèrent des bénéfices et qui sont indispensables au développement économique du pays.

Le parc hôtelier n’a pas cessé d’augmenter et plus de 4 000 nouvelles chambres devraient être livrées cette année. L’accent est mis sur les pôles touristiques de La Havane, Varadero, les cayos du Nord et d’Holguin.

Ce secteur stratégique, l’un des plus dynamiques et ayant le plus grand impact sur l’économie, s’est engagé à rééditer cette année le nombre record de visiteurs étrangers et à renforcer les conditions propices à la croissance des indicateurs avec moins de frais, davantage d’économies et le remplacement des importations.

PRIORITÉ À L’INDUSTRIE NATIONALE

Les bases sur lesquelles repose le plan 2019 nous obligent à renforcer au maximum l’industrie nationale. Un point défini dans les documents programmatiques du Parti et l’une des essences du nouveau modèle économique et social que nous construisons.

Remplacer des importations, en nous appuyant sur une plus grande utilisation des capacités existantes dans le pays et en élevant le niveau des chaînes de production dans l’économie en général, doit s’accompagner d’une plus grande rationalité dans les décisions d’importation et autres dépenses en devises étrangères. Bien sûr, la qualité et le prix des produits locaux ne peuvent pas constituer un obstacle ; ils doivent plutôt être le miroir qui multiplie des expériences et des bénéfices pour tous.

POLITIQUE DU LOGEMENT

Une politique attendue et globale. Elle sera mise en œuvre à partir de cette année et visera le rattrapage du déficit de logement à Cuba durant une décennie, en donnant la priorité au cours des cinq premières années aux maisons endommagées par les catastrophes climatiques et celles aux conditions précaires.

La récolte de canne à sucre actuelle doit marquer la croissance soutenue de la production sucrière. Photo: Julio Martínez Molina
Une expérience qui s’annonce intense, et s’appuie sur deux axes fondamentaux : la croissance exponentielle de la production locale de matériaux de construction et la participation populaire, même si un pourcentage de bâtiments sera construit avec différents systèmes de construction qui sont fabriqués industriellement dans des entreprises de l’État.

SANS TRICHERIES

La gestion efficiente des stocks, en vue de garantir le plus haut niveau possible d’exécution du plan figure parmi les tâches à accomplir sans équivoque et les chiffres à la clôture du mois de décembre dernier en sont la preuve.

Il existe entre 24 et 25 milliards de pesos en stocks, ce qui représente environ 25 % du Produit intérieur brut (PIB) aux prix courants.

C’est pourquoi réduire de 2 % le ratio entre les stocks et le PIB cette année peut apporter 400 millions de dollars à l’économie.

OBLIGATIONS INTERNES ET EXTERNES

Les documents consultés soulignent l’urgence d’accroître les revenus issus des exportations et des investissements étrangers, ainsi que l’accès à des ressources extérieures par le biais de prêts à moyen et long termes.

Malgré la croissance des investissements à capital étranger, pour plusieurs raisons, ils sont encore loin d’occuper la place prévue dans les investissements du pays, si bien que la politique en 2019 doit s’orienter vers l’élimination des facteurs de caractère subjectif et organisationnel qui limitent les exportations et l’utilisation des crédits, ainsi que l’attraction des capitaux étrangers.

Il sera également important pour l’économie d’augmenter les recettes des ventes à l’étranger et d’en garantir le paiement, ainsi que la promotion et la diversification des exportations des biens et des services, ce qui se traduit, par exemple, par la récupération d’anciennes lignes et l’identification de nouveaux produits.

Les débats des commissions permanentes de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire (ANPP) avant sa session ordinaire de la 9e législature ont été l’une des voies pour définir ce qui constitue aujourd’hui une obligation à respecter le plan et jeter les bases que l’économie exige en matière de discipline et d’organisation : le respect des contributions au budget de l’État.

Pour y parvenir, il est impératif d’accroître l’efficacité dans l’utilisation des stocks, d’obtenir les rendements décidés dans les programmes d’investissements, d’utiliser la comptabilité comme un outil de gestion et d’exploiter les réserves d’une manière générale.

Élever l’efficacité dans le recouvrement des impôts est une autre des exigences. La rationalité et le contrôle sont également nécessaires dans l’utilisation des ressources matérielles et financières, ainsi que la gestion efficace des comptes débiteurs et créditeurs.

INFORMATISATION DE LA SOCIÉTÉ

Le gouvernement cubain continuera d’avancer dans la politique d’informatisation de la société qui, de par sa dimension, occupe une place privilégiée dans la mise en œuvre de notre nouveau modèle économique et social.

Considéré comme un processus transversal aux objectifs économiques, idéologiques et sociaux, elle est aussi un facilitateur de la participation de la population à la prise de décision, comme l’a rappelé le président cubain Miguel Diaz-Canel Bermudez.

DÉVELOPPEMENT LOCAL

Les recettes prévues au titre de la contribution territoriale pour le développement économique et social des municipalités s’élèvent à 1,358 milliard de pesos, avec une croissance prévue de 15%. L’objectif est d’atteindre un équilibre permettant l’augmentation de projets de production, qui seront des sources de bénéfices, d’emplois, d’enchaînements productifs et autres résultats qui contribueront au développement de l’économie, sans négliger les programmes à caractère social.

PRÉCISIONS

Pour atteindre un taux de croissance économique de 1,5% en 2019, il convient de travailler avec intentionnalité, de façon conjointe, sans empirisme et avec la direction des structures de gestion économique.

Cette année, les revenus bruts devraient progresser de 4 %, le secteur public (85 %) confirmant son rôle principal dans l’économie. Les contributions des formes non étatiques de gestion augmentent de 16 % et représentent 13,3 % des recettes totales.

Un groupe de secteurs de l’économie ayant un impact direct sur la zone productive devrait augmenter : l’agriculture, l’élevage et la sylviculture, l’industrie sucrière, la construction, le commerce, les transports et les communications.

Cette année, 5,41 % de la production totale d’électricité du pays devrait provenir de sources renouvelables.

SOURCES :

Loi du Budget de l’État pour 2019.

Avis des commissions des Affaires économiques et des Affaires constitutionnelles et juridiques concernant le projet de loi de Budget de l’État pour l’année 2019.

Discours prononcé par Miguel Diaz-Canel Bermudez, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, à l’occasion de la clôture de la 2e Période ordinaire des sessions de la 9e Législature de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire.

(Granma)

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