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Cela a valu la peine de parcourir ce chemin de rébellion, de construction d’une alliance

Rauñ Maduro ALBAAllocution de Nicolas Maduro Moros, président de la République bolivarienne du Venezuela, à la cérémonie commémorative du 13e anniversaire de la création de l’ALBA, au Palais des Conventions de La Havane, le 14 décembre 2017, « Année 59 de la Révolution ».

(Traduction de la version sténographique du Conseil d’État)

Chers camarades,

Bonsoir à toutes et à tous,

Cher général d’armée, président Raul Castro Ruz,

Camarades des quatorze gouvernements présents du Conseil politique des ministres de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique (ALBA),

Camarades,

Nous venons d’atterrir il y a à peine une heure en provenance d’Istanbul, après environ 16 heures de vol, si bien que je vous demanderai de m’excuser pour toute perturbation mentale (il rit), après tant d’heures de vol et sans dormir.

Nous sommes très heureux d’être à La Havane et, surtout, à l’occasion de la commémoration des 23 ans de cette accolade, de la rencontre entre deux géants de l’histoire : le commandant en chef Fidel Castro Ruz et le commandant bolivarien Hugo Chavez Frias (Applaudissements). L’un ayant parcouru un long trajet d’une intense histoire de combats, de batailles, comme il le disait lui-même, de batailles d’idées, de valeurs, depuis bien avant l’attaque de la Caserne Moncada, héros légendaire de la Sierra Maestra, et ensuite le visage visible de la dignité de Notre Amérique pendant tout le 20e siècle : Fidel.

L’autre, un jeune révolutionnaire, bolivarien, qui à peine sorti de prison, à la suite du soulèvement, de l’insurrection anti-oligarchique, anti-Fonds monétaire international, du 4 février 1992, au sortir de la Prison de la Dignité, comme il l’appela lui-même, saisit la première occasion qui se présenta, en cette même année 1994, pour venir à Cuba et faire la connaissance de Fidel.

Nous commémorons aujourd’hui les

23 ans de cette rencontre. Beaucoup d’entre vous n’étaient pas encore nés, d’autres faisaient leurs premiers pas dans la vie, mais ceux qui comme nous sommes encore jeunes et avons vécu ces décennies 1980 et 1990, nous nous rappelons nettement de la signification du moment où Fidel et Chavez se sont connus et serrés dans une accolade fraternelle, et qu’ils ont trouvé leurs chemins et leurs vies. L’année 1994 était en plein développement, comme aime à le dire Walter Martinez, la période connue comme la décennie perdue, la décennie néolibérale ; le Consensus de Washington s’imposait, de tout son poids écrasant.

Quelques années plus tôt, il s’était produit une catastrophe que seul un prophète sur la Terre aurait pu prévoir : la désintégration et la disparition de l’Union des Républiques socialistes soviétiques et de tout le dénommé camp du socialisme réel de l’Est de l’Europe, impossible à imaginer ni à croire avant que cela ne se produise. Et Cuba résistait depuis ses propres entrailles, depuis sa propre histoire, avec à sa tête un géant : Fidel. C’était au milieu de cette décennie d’offensive impérialiste, de la pensée unique du Consensus de Washington, qui pour Notre Amérique a commencé à s’appeler Alliance pour le commerce des Amériques, ALCA [en espagnol], la Zone de libre-échange, la ZLEA, en 1994.

À cette même époque historique marquée par la désintégration, la chute, la disparition de l’Union soviétique, le Venezuela se réveillait d’une longue léthargie, émergeait d’un long processus de domination démocrate-bourgeoise, lorsque le 27 février 1989 le peuple vénézuélien brisa les amarres et descendit dans les rues à l’occasion de la rébellion populaire connue comme le Caracazo.

Quelques années plus tard, en 1992, au milieu d’une tragédie sociale, économique, politique, fruit du modèle de domination imposé dans notre pays, naquit la brillante génération bolivarienne, notre pays allait assister à l’éclosion de la brillante génération bolivarienne de militaires révolutionnaires conduits par notre Commandant Hugo Chavez.

Le Venezuela n’eut pas le temps de s’attrister ni de se déprimer de la chute de l’Union soviétique, ni de la confusion générale qui commença à gagner les rangs de la gauche et le camp progressiste et révolutionnaire du monde. Deux rébellions : l’une le 27 février 1989, une rébellion populaire, la première rébellion contre le Fonds monétaire international et ses paquets économiques, comme on les appelle, et une autre rébellion : une rébellion militaire révolutionnaire, à caractère bolivarien, le 4 février 1992.

C’est ainsi que notre pays boucla la décennie des années 1980, et c’est ainsi qu’il accueillit la dernière décennie, celle des années 1990, qui allaient marquer la fin du 20e siècle au Venezuela.

Donc, le 14 décembre, un jour comme aujourd’hui, par une soirée comme celle-ci, à cette même heure, lorsque l’avion à bord duquel voyageait le jeune commandant Hugo Chavez atterrit à l’aéroport international José Marti, et qu’après avoir descendu la passerelle, il eut la surprise de sa vie de rencontrer ce géant de l’histoire, Fidel Castro, deux chemins allaient se croiser à ce moment de l’Histoire : le chemin de résistance, de dignité, de lutte de Fidel, et celui amorcé par la Révolutionnaire bolivarienne qui serait dirigé par notre commandant Hugo Chavez Frias.

Ce fut sans aucun doute une journée historique dans cette décennie des années 90, marquée par la rencontre de deux rêveurs ; la rencontre de deux hommes qui surent façonner leurs rêves et chercher des chemins pour les réaliser, briser des barrières, des paradigmes et créer de nouveaux chemins, au besoin, pour faire une réalité de leurs rêves de libération, de rédemption sociale de nos peuples ; deux hommes caractérisés par leur profond amour de l’idéal de Patrie, de Grande patrie, puisé chez Simon Bolivar, chez José Marti ; deux hommes caractérisés par leur esprit rebelle, courageusement rebelle, qui les mena à un anti-impérialisme proclamé, ouvert, pédagogique, motivant, qui ont éveillé tant de consciences. Une conscience anti-impérialiste prônée par Fidel et Chavez, qui est toujours vivante en nous. Ces deux valeureux anti-impérialistes du 20e siècle nous ont légué l’anti-impérialisme du 21e siècle, aujourd’hui plus d’actualité que jamais face aux sauvageries, aux abus et aux exactions du gouvernement des États-Unis et des cercles du pouvoir étasunien. Vingt-trois ans, 23 ans à peine se sont écoulés depuis la rencontre de ces deux géants. La vie leur a permis de trouver le temps d’ouvrir un espace pour leurs rêves. Ici même, dans cette salle, évoquais-je avec Miguel, dans cette même salle, en visionnant les vidéos du début de ce bel événement commémoratif des 13 ans de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique, dans cette même salle, il y a à peine 13 ans, fut signé l’accord de création de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique, à l’occasion, en cette même année 2004, de la commémoration des 10 premières années de la rencontre entre ces deux géants, Fidel et Chavez, dans cette même salle. Treize années se sont déjà écoulées et voyez combien de chemins ont été ouverts, combien d’impacts la création de l’ALBA a eus au sein de nos pays ; combien d’impacts dans le cadre des relations de notre région, dans la Caraïbe, en Amérique centrale, en Amérique du Sud. L’ALBA a été créée, depuis ses débuts, comme une puissante alliance morale, spirituelle, politique, sociale et économique, un puissant espoir matérialisé, comme un bel espoir à matérialiser.

Si nous procédions à un bilan, comme nous l’avons fait il y a un an exactement ici, si nous dressions le bilan du chemin parcouru, si nous prêtions attention aux paroles de cette jeune étudiante de la Dominique, à sa conviction, à la clarté de ses propos, et évaluions le chemin parcouru, nous ne pourrions que nous réjouir, être heureux. Et nous pourrions dire à Fidel et à Chavez : cela a valu la peine de parcourir ce chemin de rébellion, de construction d’une alternative, d’une alliance qui, dans l’idée de Bolivar, unisse le rêve, l’amour, l’espoir des peuples de la Caraïbe, d’Amérique centrale, des peuples d’Amérique du Sud (Applaudissements prolongés). Bien sûr que cela a valu la peine de créer, pour la première fois, un organisme d’intégration, de coopération au service des humbles et centré sur le bonheur social des peuples du continent, sur le bonheur et la libération, sur la rédemption sociale des peuples du continent.

Nous pouvons voir ici des visages de nos frères de la Caraïbe, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, de la Dominique, de Cuba, de Saint-Kitts, mais aussi d’Amérique du Sud : Équateur, Bolivie, nos frères du Nicaragua, de la Grenade, notre Secrétaire général, cet Indien aimara qui parle le Quechua, du lac Titicaca, notre grand camarade, le secrétaire général David Choquehuanca. Je vous demande d’applaudir ce camarade, qui a assumé le Secrétariat général et a porté le message de l’ALBA et les rêves de deux prodiges (Applaudissements).

J’ai eu la chance, et en tant que croyant j’en remercie Dieu, en visionnant ces vidéos sur ces années qui nous montrent Fidel et Chavez, marchant ensemble ; lorsque je les vois ensemble à Managua, à Quito, en Bolivie, dans toute la Caraïbe, je remercie Dieu de m’avoir donné la chance de vivre et d’avoir connu ces deux géants et d’avoir partagé leurs rêves. Et c’est peut-être l’une des choses les plus importantes à revendiquer : revendiquer la force que peut avoir un être humain lorsqu’il est capable de s’accrocher à une idée juste, lorsqu’il est capable de défendre cette idée juste, même au prix de sa propre vie, et quand il est capable d’être cohérent entre le désir, la parole et l’action ; lorsqu’il est capable de poursuivre une idée au-delà de lui-même, en tant qu’individu, et avoir une idée de patrie, de société ; quand il ne reste pas empêtré dans ses propres problèmes – nous en avons tous –, plongé dans ses propres peines et souffrances, mais qu’il est capable de voir au-delà et de se comporter comme un être social au service de sa patrie. Et, précisément, les hommes et les femmes qui sur nos terres ont transcendé le temps tout au long de ces siècles de luttes portent cette marque que nous reconnaissons en Fidel et Chavez. Une relation très forte s’installa entre les deux hommes à partir du moment où ils firent connaissance, mais surtout pendant les 13 ans depuis qu’ils créèrent l’ALBA à eux deux, tout seuls. N’est-ce pas suffisant ?, demanderait un de mes amis. Ils étaient les deux (Applaudissements).

Et ils purent rassembler leurs énergies, leur capacité de rêver mais, et surtout, mes frères et sœurs, leur capacité d’agir, d’agir, d’agir au-delà du discours. Nous exigeons toujours de nous-mêmes de cette façon, dans nos actions, pour qu’il y ait une cohérence entre ce que nous pensons et ce que nous disons, et ce que nous sommes capables de construire de nos propres mains. Combien de chemins n’ont-ils pas ouverts à eux seuls ?

Voir cette jeune fille de la Dominique, étudiante de l’École latino-américaine de médecine, renforce ma conviction qu’il est possible de faire beaucoup avec peu, de faire de grandes œuvres dans l’humanisme fidéliste, chaviste, dans l’humanisme chrétien, dans l’humanisme latino-américaniste, si nous nous le proposons.

Et que dire de l’arrivée bienfaitrice de la Mission Miracle, venue frapper à la porte des paysans, des habitants des quartiers ? La Mission Yo sí puedo (Oui, je peux) ou, comme nous l’appelons chez nous, la Mission Robinson, est parvenue à apporter la lumière du savoir à des millions de personnes analphabètes dans toute l’Amérique latine et déclarer « territoires sans analphabétisme » des pays comme la République bolivarienne du Venezuela, la Bolivie, l’Équateur, le Nicaragua, la Caraïbe, et étendre le système de santé primaire, familial et préventif pour diffuser son savoir et son amour à des millions d’hommes et de femmes, souvent en silence, comme disait Marti : « Cela a dû se faire en silence ». Oui, cela s’est fait parfois en silence, mais avec beaucoup d’amour, dans toutes les campagnes ; ou apporter le sport comme un droit de la vie physique de nos peuples. Et il faut voir les progrès, les résultats aux compétitions internationales, dans notre propre région, de pays qui jamais n’avaient aspiré à une médaille ni à de grandes performances de leurs sportifs. Mais, de véritables stars ont surgi des quartiers et des campagnes des pays de l’ALBA et d’ailleurs grâce au travail des professeurs d’éducation physique de Cuba et de l’ALBA.

L’œuvre sociale, en premier lieu, de l’ALBA, est difficile à suivre tellement elle est vaste. L’œuvre politique de cette création d’il y a 13 ans a permis un processus d’accélération des dynamiques intégratrices et unificatrices de l’Amérique latine et de la Caraïbe. Sans la fondation de l’ALBA, sans la consolidation de l’ALBA, la création de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes aurait été impossible. La fondation de la Communauté des États d’Amérique latine et de la Caraïbe, les 2 et 3 décembre 2011, s’explique par les rencontres et le rapprochement obtenus suite à la fondation de l’ALBA par Fidel et le commandant Hugo Chavez.

Auparavant, la Caraïbe était impliquée dans son propre projet, la Caricom [Marché commun de la Caraïbe]. En Amérique du Sud, nombreux voyaient la Caraïbe comme quelque chose d’étranger, de lointain, dont ils n’avaient que faire. C’est l’ALBA qui commença à compacter les régions : la façade sud-américaine, la façade centraméricaine, la façade caribéenne et, sans aucun doute, le leadership de Cuba et celui du commandant Hugo Chavez furent essentiels pour créer la confiance et le rapprochement nécessaires pour la fondation de cette organisation appelée à marquer l’histoire future de notre continent, la Communauté des États d’Amérique latine et de la Caraïbe.

Ainsi, les missions, le travail accompli est vraiment extraordinaire si on le compare à ce qui a été fait aux 19e et 20e siècles en Amérique latine et dans les Caraïbes. Nous qui avions été soumis à toutes les formes de domination : coloniales, néocoloniales ; nous qui étions séparés les uns des autres, qui vivions le dos tourné les uns aux autres, alors que nous sommes frères, comme dit la chanson, nous nous regardions avec méfiance et peur.

Les idées de Bolivar, San Martin, José Gervasio Artigas, Francisco de Morazan au 19e siècle, de Marti ; les idées de Sandino, d’Emiliano Zapata, de Farabundo Marti ; les idées d’Ernesto Che Guevara, d’un continent éveillé, debout et uni, étaient loin d’être conquises aux 19e et 20e siècles. La création de l’ALBA a marqué l’accélération des processus progressistes de l’Amérique latine et de la Caraïbe, l’apparition, la consolidation et l’émergence de nouveaux leaderships sur le continent qui ont généré une nouvelle dynamique définitive qui nous a permis d’être les témoins de cette nouvelle époque historique amorcée au 21e siècle en Amérique latine et dans la Caraïbe.

Mais, si nous sommes capables de reconnaître tout cela, ainsi que le rôle joué par les projets politiques des pays ici présents, il faut aussi reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire. S’il est vrai que certains espoirs ont été exaucés, que des rêves ont été réalisés, il faut avoir très présent et bien clair à l’esprit que tout le chemin de la libération sociale, politique, culturelle, économique, de l’union de notre continent latino-américain et caribéen reste encore à faire et que les rêves de ces deux géants sont encore à réaliser à travers les luttes que nous nous devons de livrer et de conduire aujourd’hui.

Nous sommes les continuateurs et c’est à nous, les continuateurs et les continuatrices, les hommes et les femmes, les bâtisseurs du monde créé voici 13 ans pour former une puissante alliance de libération, de bonheur et d’union de l’Amérique latine et la Caraïbe, qu’il revient de poursuivre cette œuvre. Il se trouve que le monde reste à construire. Treize ans ont passé et il manque encore beaucoup de conscience pour consolider les processus, et les processus ne sont pas linéaires, comme dirait notre cher camarade ambassadeur Ali Rodriguez Araque, l’un des fondateurs de l’ALBA, il y a 13 ans, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du commandant Hugo Chavez, qui fut l’un des signataires de l’Acte de constitution de l’ALBA. Aujourd’hui, je l’ai nommé président honoraire pour la restructuration et la relance de notre entreprise pétrolière Pdvsa. Cher frère (Applaudissements).

Les processus n’ont jamais été linéaires. Ils exigent des processus de libération, de gros efforts, un profond dévouement, une grande sagesse dans leur conduite, une grande ténacité et une grande persévérance dans leur quête. Rien ne nous est tombé du ciel. On pourrait citer cette phrase : Les bénédictions viennent du ciel. Amen. Rien, je le répète, ne nous tombera du ciel. Désormais, tout ce qui se passera dans notre Amérique, en 2018, en 2025 ou en 2030, dépendra de la capacité de ceux qui, comme nous, exerçons des responsabilités dans la conduite de nos pays et de notre processus révolutionnaire, de maintenir les consciences éveillées, vivantes, pour mener de l’avant et continuer de construire une identité latino-américaine et caribéenne basée sur une puissante culture commune, sur une puissance pratique commune, sur un puissant processus dans lequel nous devons avoir confiance.

Et, une question que je n’ai de cesse de poser aux équipes de travail du gouvernement bolivarien : Si nous n’avons pas confiance en nous-mêmes, si nous ne croyons pas à ce rêve, si nous ne nous accrochons pas avec ténacité, comme Bolivar, comme Marti, ce qui les mena au martyr ; comme le Che ; si nous ne cherchons pas ce chemin avec ténacité, comme le firent Fidel et Chavez, ce chemin qui nous est propre, qui est le nôtre, qui le fera à notre place ? Qui va le construire ? Y en a-t-il un autre ?

Nous assistons à la venue de mondes émergents, avec lesquels nous sommes appelés à nous rencontrer. Il existe un grand monde en Asie, avec à sa tête la Chine, et c’est vers cette région que nous devons tourner le regard, les mains, le corps et l’âme. Un autre monde surgit et resurgit, la grande Russie et le grand rôle qu’elle joue dans la configuration d’un monde multipolaire, multicentrique, d’équilibres face aux pouvoirs impériaux. Mais en ce qui nous concerne, en ce qui concerne notre monde, tout dépend de nous et de personne d’autre ; tout dépend de l’effort unitaire, dévoué, passionné, tels que nous le sommes les Latino-américains, pour consolider des espaces comme l’ALBA et frayer des chemins aux rêves que nous ont confiés nos commandants fondateurs. Je pense que c’est là l’un des éléments les plus importants qu’il nous faut avoir toujours à l’esprit.

Surtout que les choses deviennent beaucoup plus claires avec le virage opéré par le pouvoir politique à 90 miles d’ici ; tout devient encore plus clair à la lumière de ce qui se passe : les agressions contre le Venezuela, le blocus, la traque obsessionnelle, maladive. Une traque obsessionnelle contre les bolivariens. On sait très peu de choses sur ce qu’ils nous font tous les jours dans leurs tentatives pour nous asphyxier économiquement et financièrement. Mais, je vous le dit en toute franchise et avec une confiance absolue : l’impérialisme n’a pas pu nous asphyxier et ne viendra pas à bout de la Révolution bolivarienne, dans aucun domaine (Applaudissements).

Nous assistons à la recrudescence de ce qu’on appelle le blocus – personnellement, je préfère le terme persécution, parce que ce n’est pas un blocus. Un blocus, c’est comme si je me mets devant quelqu’un pour lui barrer le passage. Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit d’une persécution active au commerce, aux comptes bancaires, aux transactions financières.

Nous sommes aussi confrontés à cette dure réalité. Cuba l’a vécue pendant 55 ans de suite. Cuba fait aujourd’hui l’objet d’un consensus mondial dans des espaces comme l’Assemblée générale des Nations Unies, mais imprégnés de leur arrogance, de leur toute-puissance et de leur mépris, les cercles de pouvoir impériaux de ce pays font la sourde oreille aux voix du monde exigeant la cessation de la traque économique, commerciale et financière contre Cuba.

Nous vivons une recrudescence des actions de la droite extrémiste sur le continent : nous voyons au Honduras une alliance de centre démocratique, on ne pourrait même pas dire de centre gauche, même s’il elle compte en son sein des dirigeants d’une grande valeur et d’un grand courage comme l’ancien président « Mel » Zelaya, et j’en profite ici, depuis l’ALBA, pour lui envoyer une accolade d’engagement et de fraternité, au cher président « Mel » Zelaya, et à son épouse Xiomara, ainsi qu’à sa famille, à tous les camarades de la résistance hondurienne, que nous connaissons également (Applaudissements).

Voilà ce qui se passe au Honduras, si vous me permettez de le dire, dans un message clair : ceux qui ont perpétré le coup d’État du 28 juin 2009 au Honduras disent : nous n’allons pas permettre une chose pareille. Bien que tous les rapports de divers organismes, y compris ceux dans lesquels nous ne croyons pas et que nous n’apprécions pas beaucoup, tels que l’ineffable OEA de la « petite ordure » d’Almagro – que les ordures me pardonnent (rires) -, le « petit monsieur ordure » Almagro, et la droite, même celle de Miami, viennent dire que ce qu’il s’est passé au Honduras est une fraude sans précédent dans ce pays.

Ou ce qui se passe au Brésil, la persécution de Lula, qui est en tête de tous les sondages. Si aujourd’hui il y avait des élections au Brésil, Lula da Silva serait sans aucun doute élu nouveau président du Brésil, ce grand leader de l’Amérique du Sud, ce grand frère aîné, ce grand compagnon (Applaudissements).

Ou ce qui se passe en Argentine, la persécution d’une femme honnête, sans aucun doute, très courageuse, très déterminée, très combative, l’ancienne présidente Cristina Fernandez de Kirchner et tout le péronisme kirchnériste, une traque judiciaire, politique pour tenter de mettre fin aux alternatives au néolibéralisme qui ont déjà démontré leur capacité de succès durant les 12 années où ils étaient au pouvoir en Argentine.

Ou ce qui s’est passé avec la camarade Dilma, un coup d’État sous nos yeux. Cela signifie qu’il y a une résurgence des méthodes d’extrême droite qui aujourd’hui a pris un souffle très particulier avec l’arrivée, l’installation des secteurs extrémistes dans les principaux organes de décision et les principaux organes du pouvoir aux États-Unis.

Nous en avons été victimes cette année. Vous avez tous souffert, vous avez certainement partagé vos inquiétudes et vos souffrances au cours du premier semestre de cette année, lorsque le Venezuela fut soumis à une forme de lutte violente visant à créer les conditions d’une guerre civile ou d’un coup d’État et d’un effondrement de la démocratie vénézuélienne.

Pendant les mois d’avril, mai, juin et juillet, durant 120 jours consécutifs, nous avons été soumis à une forme de violence, connue populairement désormais comme les guarimbas, dont l’objectif était de faire basculer la société vénézuélienne dans le chaos, de plonger les principales villes dans la violence, de justifier un coup d’État, mais surtout de créer les conditions pour une intervention militaire, politique, diplomatique et internationale qui transformerait notre pays en une sorte de protectorat.

Nous avons dû nous battre durement. Ce fut complexe. Je vous le dis, ce n’est pas facile de faire face à des circonstances comme celles-ci et de les assumer, de maintenir l’ordre public dans la perspective d’une autorité démocratique et de démembrer peu à peu les groupuscules financés à coups de dollars et par les groupes de la droite internationale. Nous nous sommes retrouvés face au dilemme de savoir quoi faire. Heureusement, la réponse nous est venue du plus profond de l’héritage que nous a laissé notre commandant Chavez. Nous avons eu une réponse, une réponse pleine de pertinence et de justesse, qui fut la réponse de la victoire : la convocation du Pouvoir populaire constituant, la convocation d’une Assemblée nationale constituante, qui a été élue par notre peuple le 30 juillet dernier et qui a marqué l’arrivée de l’Assemblée nationale constituante avec plus de 8,3 millions d’électeurs. Cette Assemblée a marqué l’avènement de la paix politique et la défaite des groupes extrémistes violents qui s’étaient installés dans notre pays (Applaudissements).

C’est peut-être la convocation d’un processus populaire à caractère constituant qui impliqua l’élection d’une Assemblée nationale constituante et la remise du pouvoir constituant à notre peuple, qui fut la solution pour s’attaquer aux facteurs extrémistes et violents et pour gagner en notre faveur la volonté, la conscience de l’immense majorité de notre pays, et reprendre la vie politique par la voie de la paix, afin de remporter une immense victoire politique et morale, en canalisant le désir de paix des immenses majorités à travers la voie de l’Assemblée constituante.

L’arrivée de l’Assemblée constituante a sans aucun doute signifié, à l’époque, au mois d’août, l’instauration d’un climat de paix qui a permis la reprise de l’initiative politique et de l’offensive politique de la part de la Révolution bolivarienne.

Dès l’installation de l’Assemblée constituante, entre autres, l’une des mesures fut de convoquer sous son mandat et son égide les élections des gouverneurs des 23 États du pays, et avec la même force avec quelle la Constituante fut élue le 30 juillet, la date du 15 octobre fut fixée, comme vous le savez, quelques semaines plus tard, comme la date où nous irions livrer bataille contre les facteurs de la droite sur le terrain électoral. Et notre peuple a répondu présent. Comme dans les meilleurs moments, il a su répondre à l’appel de la Révolution bolivarienne. Le 15 octobre, les forces révolutionnaires ont remporté une grande victoire politique et électorale dans 18 des 22 États, comptabilisés à ce moment-là (Applaudissements), des États très importants, camarades.

Peter Davis de la Grenade est ici. Il me disait qu’à la Grenade, les informations concernant le Venezuela sont diffusées par la BBC de Londres, si bien que si vous êtes informés par la BBC de Londres ou par CNN en espagnol ou en anglais. C’est désastreux, parce que vous ne pourrez jamais comprendre ce qui se passe au Venezuela. En effet, ils ont orchestré une campagne permanente, bien dirigée pour pointer du doigt notre pays dans chaque événement, dans chaque circonstance, dans chaque situation. Je me tiens au courant personnellement de la façon dont ils manipulent, dénaturent la situation réelle au Venezuela et l’évolution de la révolution, et monopolisent l’information

C’est pourquoi il est très important de connaître de première main la réponse apportée par notre révolution pour sortir des circonstances très, très complexes et difficiles dans lesquelles nous avons vécu au premier semestre de cette année 2017.

La victoire du 15 octobre de cette année a sans aucun doute consolidé le leadership régional de base, très puissant. Des États aussi importants que l’État de Miranda, que certaines d’entre vous connaissent pour y avoir fourni des services médicaux, est le deuxième plus grand État du pays. Il se trouve autour de la capitale du Venezuela et fut gouverné pendant de nombreuses années par les forces d’extrême droite. C’est de là que venait l’ancien candidat à la présidence, M. Capriles Radonski. Là, notre victoire a été retentissante, avec un jeune leader, le camarade Hector Rodriguez, qui a obtenu plus de 57% des voix.

Un État à l’ouest du pays, grand également, important du point de vue démographique, économique et électoral, l’État de Lara, a été conquis par une nouvelle direction, – également aux mains de l’opposition pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, il est dirigé par notre amirale en chef, la gouverneure Carmen Teresa Melendez.

Entre deux points de la géographie vénézuélienne que je pourrais apporter dans cette intervention.

Immédiatement, l’Assemblée nationale constituante a pris en main la réalisation de l’autre événement électoral en suspens.

L’opposition vénézuélienne au premier semestre n’a eu de cesse de marteler : des élections maintenant, des élections, des élections, des élections. Nous les lui avons données. Vous voulez des élections ? Et bien, voilà des élections ! Trois élections en 136 jours à peine ! Et c’est ainsi que l’Assemblée constituante, dès la fin des élections des gouverneurs, a convoqué des élections dans les 335 municipalités du pays.

La première autorité : les maires de 335 municipalités du pays. Et c’est ce qui s’est passé dimanche dernier.

Je dis cela parce que les médias internationaux n’en parlent pas : ils manipulent, avancent des thèmes divers, des vérités ainsi que des demi-vérités et des mensonges, pour tenter de camoufler les faits et continuer à vendre l’idée que le Venezuela est une dictature atroce, un gouvernement autoritaire qui bafoue les droits politiques, sociaux et économiques de notre peuple.

Dimanche dernier, plus de 9 300 000 compatriotes sont allés voter, et la révolution a remporté la victoire dans 305 des 335 mairies, soit 92% des maires qui ont été élus dimanche dernier, le 10 décembre (Applaudissements). Une victoire d’une ampleur que nous n’avions pas connue depuis longtemps, avec 70% des voix au niveau national pour les forces patriotiques révolutionnaires bolivariennes du Parti socialiste uni du Venezuela et de ses alliés.

Aussi camarades, pouvons-nous dire que face à l’offensive impérialiste, des facteurs extrémistes qui ont pris le pouvoir aux États-Unis et qui contrôlent de manière directe, parfois brutale et vulgaire, l’aile droite de l’opposition vénézuélienne, la Révolution bolivarienne leur a donné une leçon à travers le peuple, la participation, avec des voix, avec plus de démocratie.

C’est la leçon que nous avons tirée. Face aux balles, face aux guarimbas, face aux êtres humains brûlés vifs à cause de leur couleur de peau, de leur condition sociale, de la suspicion d’être des chavistes, une grande voix de paix et d’humanité s’est élevée et, heureusement, nous avons réussi à unir les grands désirs de paix et de transformation de notre peuple, si bien qu’en 140 jours, la Révolution bolivarienne a obtenu trois instances essentielles : l’Assemblée nationale constituante, les gouvernements des États et les municipalités du pays (applaudissements).

Chacun a sa propre voie. Notre voie, c’est d’ouvrir le chemin à des situations nouvelles, plus importantes, sans aucun doute. Et il n’existe pas de meilleur espace que l’ALBA en ce 13e anniversaire pour dresser ce bilan, parce que nous savons que vous avez souffert à nos côtés, mais nous savons aussi que vous vous réjouissez et que vous appréciez le succès du peuple bolivarien, le peuple révolutionnaire du Venezuela, et nous partageons avec vous ces succès et cette joie (Applaudissements).

Il reste encore beaucoup de choses à faire, disons, beaucoup de choses restent à faire et nous les ferons. Mais, par-dessus tout, nous devons convoquer les jeunes, nous devons convoquer les jeunes à croire, nous devons les appeler à avoir la foi dans le chemin parcouru. Il faut les appeler à renouveler cette foi et cette espérance, à se redécouvrir avec leurs propres façons, parce que les jeunes ont toujours des façons nouvelles de se construire et d’agir.

L’an dernier, nous avons célébré le premier anniversaire sans la présence physique de Fidel. Récemment, nous avons commémoré le premier anniversaire de l’adieu du peuple cubain et des peuples du monde à Fidel. Et le temps passera, et passera le temps, et je suis persuadé qu’au fil du temps deux noms resteront inoubliables, ils resteront pour la postérité comme les fondateurs de ce chemin qui nous a trouvés à jamais : Fidel et Chavez. Ils seront toujours là, avec leur sourire, avec leur message, avec leur amour infini, leur vérité dite aux vents, que cela leur plaise ou non (Applaudissements). Soyons comme eux, nous pouvons être comme eux ! L’héritage est lourd ! Qui a dit qu’il serait léger ? La route est difficile ! Qui a dit que ce serait facile ? Cela mérite beaucoup de ténacité, beaucoup de persévérance. C’est le chemin, le chemin pour rencontrer nos peuples, le chemin de l’intégration spirituelle, humaine et culturelle.

Au Venezuela, nous avons accueilli des milliers de médecins cubains, des milliers, j’ignore combien : 50 000 ? (quelqu’un lui parle), plus de 50 000 ? Et le plus beau que leur reconnaît l’humble peuple du Venezuela, en plus de leurs connaissances scientifiques, – parce que la droite, quand ce plan a commencé en 2003, juin, juillet, août 2003 –, Barrio Adentro, aux environs d’avril, mai, les premiers médecins ont commencé à arriver, avec pour objectif qu’il y ait un médecin, un cabinet de consultation dans le quartier, afin de mettre en place les soins primaires à la famille, une expérience que Cuba avait déjà développée depuis les années 80 : le médecin des familles.

Fidel était derrière tout cela. Il faut dire que Fidel et Chavez, lors d’une conversation, décidèrent d’accélérer l’arrivée des médecins, si bien qu’au fil des jours, des avions commencèrent à arriver, des avions et encore des avions, avec à leur bord des médecins par centaines, dans le cadre d’une opération qui fut d’abord silencieuse, puis ils arrivèrent dans les villes, à l’est, au sud, dans le llano, dans les villes centrales, dans les Andes, à Zulia. Alors, la droite se mit à dire que ce n’était pas des médecins, que c’étaient des babalawos [sacerdotes, guérisseurs afrocubains] (Rires). Un manque de respect pour les babalawos, qui méritent tout notre respect et notre affection. C’étaient des médecins, des scientifiques de la santé, mais c’était surtout des magiciens de l’amour.

S’il y a une chose que notre peuple reconnaît, c’est l’amour, la qualité humaine, le sentiment du médecin, de la médecine qui est venue de Cuba et de la médecine intégrale communautaire, où le Venezuela n’avait pas un seul diplômé. Aujourd’hui, nous avons 40 000 médecins, diplômés en médecine intégrale communautaire (Applaudissements), et l’objectif est d’atteindre le nombre de 100 000, sans que les Cubains ne quittent le Venezuela, en partageant leur cabinet de consultation, la médecine ambulatoire, le CDI.

L’intégration la plus grande vers laquelle nous devons tendre, c’est l’intégration spirituelle, la véritable intégration, sentir que nous ne faisons qu’un, un seul et même peuple. Pouvoir partager nos manières d’être, nos goûts, nos idées, l’intégration morale, l’intégration politique, et progresser vers des étapes supérieures. – Souhaitons que cette jeunesse les assume ! Des étapes d’intégration et de développement commun dans le domaine économique.

La solution de nos problèmes économiques, en fin de compte, dans ce monde du 21e siècle divisé en blocs, viendra d’une dynamique positive créée par l’intégration de la puissance économique de nos pays. Il n’y a pas d’autre voie. Chacun de son côté, chacun individuellement, ne parviendra pas au développement économique.

Je le rappelle souvent. Je crois que je l’ai rappelé ici même voilà un an. Lula le disait lorsqu’il était président du Brésil. Et il faut imaginer le Brésil, n’est-ce pas ? Un pays-continent, gigantesque, vingt fois plus grand que nos pays. Pourtant, Lula disait : même le Brésil ne peut pas prétendre au développement économique tout seul, il doit le faire dans le cadre de l’Amérique du Sud, de l’Amérique latine et de la Caraïbe.

C’est notre grande tâche, continuer à avancer, continuer à être épris de l’idée de l’union en une seule Patrie, en une grande Patrie, de l’union dans le spirituel, le culturel, le politique, le social ; continuer à apprendre ensemble le chemin du social. Souhaitons que les jeunes visualisent avec leur merveilleuse énergie l’avenir du développement durable et d’un nouveau modèle économique productif, véritablement diversifié, qui fasse de notre région un pôle respecté pour le reste de ce siècle et que cela soit la base du développement intégral de nos pays.

Ce sont les rêves dont nous avons hérité, ce sont les rêves que nous défendons, ce sont nos rêves. Et je vous prie de me pardonner pour cette expression, mais nous sommes les seuls à avoir ces grands rêves pour la Patrie, personne d’autre ne les a (Applaudissements). Quels rêves peut bien avoir la droite soumise, servile et traître à la patrie dans nos pays ? Quels rêves peut-elle bien avoir ? Le rêve du bonheur, de l’intégration, le rêve de voir nos libertadores prendre la tête de l’épopée de ce siècle ? Non, ils ne peuvent pas l’avoir, nous sommes les seuls à avoir ces rêves, nous sommes les seuls à aspirer à ce monde et c’est cette force qui nous anime et qui nous rend invincibles, indestructibles contre tous les obstacles et problèmes auxquels nous avons dû faire face, et auxquels nous sommes encore confrontés.

C’est l’école, c’est l’école de celui qui, ici même, il y a 13 ans, signa de son nom : Fidel, et c’est l’école de ce jeune commandant en qui il vit un fils et qu’il considéra comme tel, le commandant Hugo Chavez.

Cela en a valu la peine, il y a 13 ans, de concrétiser ce rêve. Ils ne sont plus présents physiquement, mais nous, nous le sommes, et leurs rêves se réaliseront. Nous en faisons le serment devant l’histoire de nos peuples : les rêves de Fidel et de Chavez se réaliseront, les rêves d’une grande Patrie heureuse et intégrée ! (Applaudissements prolongés.)

Je vous remercie, chers camarades. Je te remercie, Raul.

Vive l’Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique ! (Exclamations : Vive !)

Vive l’héritage de Fidel et Chavez ! (Exclamations : « Vive ! »)

Vive l’avenir de l’Amérique latine ! (Exclamations : « Vive ! »)

Hasta la Victoria ! (Exclamations : « Siempre ! »)

Nous vaincrons !

Merci, chers frères (Ovation)

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