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Il faut mettre un terme aux injustices provoquées par un ordre économique international de plus en plus injuste et excluant

diaz canel. jpgPrésident amis, chers participants à ce Sommet des peuples,

Je vous apporte les salutations solidaires du leader historique de la Révolution cubaine, le commandant en chef Fidel Castro (Applaudissements et exclamations de : « Fidel, Fidel, Fidel ! »), ainsi que celles de notre président Raul Castro (Applaudissements), les salutations affectueuses et chaleureuses du gouvernement et du peuple de Cuba (Applaudissements), à vous les organisateurs et les participants à cette importantes réunion.

À travers vos profondes réflexions, vous avez contribué à la prise de conscience des problèmes réels que nous rencontrons et proposé des chemins pour leur trouver des solutions. Nous aimerions à présent, en quelques minutes, vous exposer également les idées que Cuba a défendues à ce Sommet Celac-UE en tant que membre actif de la Communauté des États d’Amérique latine et de la Caraïbe.

J’évoquais hier la tenue, en 1999, du 1er Sommet birégional, où l’Union européenne avait proposé une « association stratégique ». Seize ans plus tard, cette « association » ne s’est pas concrétisée, parce que nos relations ne sont pas fondées sur l’égalité souveraine et le respect mutuel, demeurent marquées par des asymétries dans le développement et des relations économiques et commerciales et de coopération marginales, généralement spoliatrices et discriminatoires.

Il s’impose donc de mettre un terme aux injustices provoquées par un ordre économique internationale de plus en plus injuste et excluant – injustices exposées par le président Correa –, qui a généré un consumérisme effréné, provoqué la destruction de l’environnement, la spéculation financière et qui est contrôlé par l’impérialisme, par ses banques oligarchiques et des groupes de puissantes transnationales, au seul bénéfice d’un petit nombre.

Les actuels défis contre la paix et la sécurité des nations ne sont pas à mettre au compte des marginalisés par le système capitaliste mondial, mais de ceux qui poussent les pays en crise à adopter des programmes d’austérité aux coûts humains incalculables, qui creusent de plus en plus l’écart entre les deux régions et les pays qui les composent.

Ces défis ne sont pas non plus attribuables aux étudiants expulsés des universités, aux travailleurs sans emploi ou aux milliers de jeunes en âge de travailler qui sont au chômage, aux marginaux, aux indignés, aux femmes qui perçoivent un salaire inférieur à celui des hommes pour un travail égal (Applaudissements), ou lorsque les fonds de pension et la sécurité sociale des retraités sont détournés ou amputés.

On peut encore moins rejeter la faute sur les minorités et les groupes nationaux comme les afro-descendants, les peuples originaires de Notre Amérique ou les tsiganes en Europe, ni sur les immigrants ou les persécutés par le racisme, la xénophobie, l’islamophobie ou l’absence des plus élémentaires sentiments de solidarité. Au contraire, ce sont de tels comportements qui ont ouvert à voie à la résurgence du fascisme, vaincu sur ce continent il y a 70 ans, un fait que nous ne devons jamais oublier (Applaudissements).

Si nous avons appris une chose en Amérique latine et dans les Caraïbes, c’est que les graves problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui ne peuvent être réglés par la voie des armes, et encore moins à travers des dictatures ou la terreur, des maux dont nous avons suffisamment souffert dans Notre Amérique comme en Europe.

L’incitation au conflit entre des pays, la menace à la paix et à la sécurité internationale en rapprochant de l’OTAN des frontières russes, encourager la course aux armements ou soutenir des aventures militaires hors des frontières de l’Alliance pour se partager des zones d’influence ou des sources de matières premières devraient être considérés comme des délits (Applaudissements).

Elles ne font que semer la mort, la destruction, l’instabilité et davantage de pauvreté, les ressources considérables destinées au développement étant employées à financer de nouvelles guerres.

Chers camarades,

Après des décennies de lutte contre les tentatives pour isoler notre Révolution, en Amérique latine et dans la Caraïbe nous avons amorcé de nouveaux chemins de transformations politiques, économiques et sociales au bénéfice de nos peuples. Plusieurs gouvernements révolutionnaires et progressistes – ceux mentionnés par Rafael Correa –, travaillons à réduire la pauvreté et les inégalités, à consolider l’indépendance politique et économique et à impulser l’intégration latino-américaine et caribéenne.

Un accent particulier est mis sur la justice et l’égalité. Un caractère prioritaire est accordé au droit de nos sociétés à choisir librement leur propre chemin vers le développement, sans pressions extérieures ni immixtions grossières de la part de ceux qui refusent d’accepter la voie souveraine empruntée par nos peuples et cherchent à inverser ces processus.

Nous travaillons à la consolidation de notre jeune Communauté des États d’Amérique latine et de la Caraïbe (Celac), une organisation appelée à réaliser les rêves d’union de nos libertadores, les visions des leaders politiques les plus engagés et les aspirations des forces de gauche, des mouvements populaires, des syndicats, des organisations d’étudiants, de paysans, de femmes et d’artistes du continent.

Au sein de cette organisation convergent toutes les nations souveraines de la région, unies dans leur diversité, pour apprendre à relever les complexes défis du présent et de l’avenir.

La proclamation de l’Amérique latine et de la Caraïbe comme Zone de Paix au 2e Sommet de la Celac, à La Havane en janvier 2014, a réaffirmé les principes qui doivent régir les relations entre nos pays et le droit inaliénable de chacun à choisir son système politique, économique et social, comme une condition essentielle pour assurer la coexistence pacifique entre les nations.

Cependant, ces modestes efforts sont gravement compromis par les forces de l’impérialisme, comme on peut le constater aujourd’hui dans la République sœur bolivarienne du Venezuela, la révolution chaviste du Venezuela (Applaudissements). Là-bas, au Venezuela, le peuple et son gouvernement constitutionnel, dirigés par leur leader légitime, le président Nicolas Maduro Moros (Applaudissements), et soutenus par une puissante union civico-militaire, défendent et consolident une révolution qui appartient d’ores et déjà à tous les Latino-américains et Caribéens : la révolution de Chavez, la révolution de l’Amérique latine (Applaudissements).

Aujourd’hui, le Venezuela est un symbole, c’est pourquoi il n’est pas seul et jouit du soutien de notre région, résolue à préserver l’exemple de son fondateur et guide moral, l’inoubliable commandant et président Hugo Chavez Frias, à l’origine de ce changement d’époque (Applaudissements). Bien entendu, les Vénézuéliens comptent sur toute notre loyauté et sur celle de vous tous, et le Venezuela sait que jamais Cuba ne le décevra (Applaudissements).

Je tiens également à réaffirmer notre soutien à l’Argentine dans sa légitime revendication sur les Îles Malouines (Applaudissements) ; à l’Équateur face aux exactions des transnationales et aux campagnes médiatiques ; aux justes revendications des pays caribéens, qui réclament un traitement préférentiel et la réparation des dommages de la colonisation et de l’esclavage, ainsi que notre engagement inconditionnel avec l’indépendance de Porto Rico (Applaudissements).

Camarades,

Cuba avance dans la mise à jour de son modèle économique et social, afin de préserver les grandes conquêtes de la Révolution et perfectionner le socialisme, auquel jamais nous ne renoncerons, et en vue d’une amélioration effective et durable du bien-être de notre peuple.

Ce furent précisément la dignité et la résistance des Cubains qui ont conduit à la reconnaissance de l’échec de la politique menée contre Cuba par onze administrations des États-Unis et ont facilité le retour au pays de nos cinq combattants antiterroristes (Applaudissements), des événements qui ont abouti aux conversations en vue du rétablissement des relations diplomatiques avec les États-Unis, et dans lesquelles la solidarité de tous les peuples et de beaucoup de gouvernements du monde, ainsi que du mouvement de solidarité avec Cuba, dont vous faites partie, a joué un rôle important, ce dont nous tenons à vous remercier (Applaudissements).

Ce pas marquera le début d’un chemin long et complexe vers la normalisation des relations avec ce pays, processus au cours duquel nous ne renoncerons à aucun des principes pour lesquels nous avons lutté et résisté pendant tant d’années (Applaudissements).

Nous continuerons d’exiger la levée du criminel blocus économique, commercial et financier exercé contre notre pays – blocus qui demeure intact – ainsi que la restitution du territoire illégalement occupé par la Base navale de Guantanamo contre la volonté des Cubains (Applaudissements).

C’est pourquoi nous affirmons que la meilleure connaissance des réalités et la recherche de solutions aux graves problèmes qui touchent les femmes et les hommes des deux continents constituent la raison d’être de ces Sommets des peuples et de la rencontre des parlementaires et intellectuels engagés, où règne la solidarité qui, comme nous l’a enseigné le Che, exprime la tendresse et l’amour entre les êtres humains (Applaudissements).

Nous sommes convaincus que non seulement un monde meilleur est possible, mais aussi que ce monde meilleur est indispensable pour la survie de l’Humanité (Applaudissements).

Je vous remercie encore une fois, au nom de Cuba, pour le respect, l’affection et la solidarité que vous nous témoignez jour après jour dans notre lutte.

Luttons sans relâche pour la paix, la justice et la solidarité !

Vivent les peuples !

Et comme nous disons à Cuba,

Patria o Muerte !

Venceremos ! (Ovation)

(Ovación).

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