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Ils savaient qu’il était innocent mais ils l’ont quand même condamné

La demande d’Appel collatéral ou Habeas Corpus de Gerardo Hernández Nordelo est, aujourd’hui, la plus compliquée du processus d’appel présenté dans le cadre du procès mené aux Etats-Unis contre les Cinq, comme ils sont internationalement connus, et à l’encontre desquels ont été prononcées des sentences injustes pour s’être opposés par leurs actions au terrorisme.

Cependant, sa demande est, peut-être, la plus solide du point de vue technique, a affirmé Miguel Álvarez, assesseur du Président de l’Assemblée nationale du Pouvoir Populaire Ricardo Alarcón, qui a étudié profondément le dossier.

Elle ne se limite pas à démentir le troisième chef d’accusation, celui de conspirer avec d’autres personnes afin de perpétrer un assassinat avec une intention criminelle et préméditée dans l’espace de juridiction maritime et territoriale des Etats-Unis. Il existe également d’autres éléments qui justifient sa demande d’Habeas Corpus.

En mai 2011, le gouvernement des États-Unis s’est vu obligé de reconnaître par écrit que sa tentative d’inculpation dans le cas des petits avions abattus près des côtes cubaines s’était soldée par un échec.

Le mensonge était tellement évident que, fait sans précédents, il avait reconnu, dans une Demande d’Émergence, qu’il ne pouvait pas démontrer la culpabilité de Gerardo pour ce chef d’accusation complètement fabriqué et que cela constituait, pour le Ministère Public, un « obstacle insurmontable ».

Il a finalement demandé de modifier le chef d’accusation parce qu’il ne pouvait pas le prouver mais la juge, intelligemment, avait répondu que c’était trop tard, qu’ils avaient déjà passé sept mois à discuter des faits du 24 février, que cela avait constitué le centre du procès et que s’ils n’avaient pas pu convaincre les jurés, ils perdraient.

Le Ministère Public en a donc, alors, fait la demande à la Cour d’Appel mais celle-ci, elle aussi, a refusé de changer l’accusation. Malgré tout, incroyablement, les jurés ont déclaré Gerardo coupable.

Cependant, et c’est une chance, aux Etats-Unis, il y a encore des personnes honnêtes. La juge Phillyps Kravitch n’a pas été d’accord avec l’accusation et en quinze pages, elle a démontré à quel point ses collègues avaient été injustes avec lui.

« Le gouvernement n’a présenté aucune preuve du fait que, lorsque Hernandez a été d’accord pour « confronter » le groupe ‘Hermanos al Rescate’, il avait été d’accord pour que cette « confrontation » consiste en attaquer et abattre des avions. Conclure cela dépasse le domaine des simples inférences et devient une pure spéculation ».

Mais l’injustice va plus loin : Ricardo Alarcon, dans son livre « les héros interdits », explique qu’en septembre 2008, la Cour d’Appel avait conclu unanimement qu’il n’y avait aucune preuve que les Cinq aient « obtenu ou transmis une information secrète », ou qu’ils aient attenté contre la sécurité nationale des Etats-Unis.

Elle a donc décidé que les sentences prononcées pour le second chef d’accusation, celui de conspiration pour commettre de l’espionnage, étaient incorrectes. Elle les a donc annulées et elle a décrété que les sentences de Ramon et d’Antonio, également condamné à perpétuité, devaient être reformulées.

Malgré cela, et bien que cette procédure ait dû s’appliquer également à Gerardo, le tribunal, commettant un autre acte de discrimination judiciaire, a refusé de le faire en utilisant l’argument qu’une peine à perpétuité pesait déjà contre lui.

Cependant, la conduite incorrecte du gouvernement étasunien d’accuser Gerardo pour l’attaque des petits avions est claire, insiste Alvarez, car à ce moment-là, il se trouvait à Miami et il n’a rien eu à voir avec la décision souveraine de Cuba mais, une fois de plus, le Ministère Public a mélangé les deux choses pour essayer de l’inculper.

Et réellement, a-t-il conclu, indépendamment de la décision que la juge Joan Lenard adopte, son cas est, actuellement, beaucoup plus solide du point de vue légal et il démontre mieux que jamais ce que nous savons, que le maintenir en prison est une injustice.

Cette affaire représente, comme l’a été, à une autre époque, celle des deux italiens innocents Sacco et Vanzetti, un exemple honteux d’injustice et de partialité à ajouter à l’ « impeccable » jurisprudence étasunienne, pourtant tellement admirée par les paladins de la liberté et des droits humains qui veulent le donner comme modèle universel. Mais en sont ils vraiment convaincus ?

(Source: Agence Cubaine d´Information)

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